HELLEBAARD    Valkyrenvlucht    CCP Records
Valkyrenvlucht est la deuxième œuvre du duo hollandais des Bardes de l'Enfer : Hellebaard. Petit rappel pour ceux qui n'auraient pas suivis, leur premier album s'appelle Strijdkracht :s si si mais me demandez pas ce que ça veut dire… de toute façon, est-ce qu'on en a réellement besoin ? La musique de Volmorth (guitare et synthé) et Zarlack (basse, batterie et chant) nous transporte au fin fond des forêts nordiques dans le fracas des batailles vikings telles que les affectionnaient feu Quorton (Bathory). Le mélange d'éléments et d'instruments traditionnels font d'Hellebaard un groupe digne de leurs diverses influences (Bathory et Darkthrone). Si Machtige Stemmen sonne le début de la bataille, Speellieden montre le chemin du retour. Le morceau titre de l'album Valkyrenvlucht est à mon sens le meilleur : il suffit de fermer les yeux pour voir les Valkyries chères à Wagner et autres groupes de metal pagan. Il est parfois surprenant de voir que deux musiciens peuvent parfois faire mieux que des groupes composés du double de membres. Waouhhh à la première écoute, j'en ai encore des frissons… j'ai l'impression de me retrouver au milieu de ces géants blonds ou roux armés d'une hache comme on peut en voir dans le Rohan de Tolkien. Chaque morceau est une symphonie (petite quand même) dédiée aux Dieux scandinaves, particulièrement à Odin le dieu des guerriers. D'ailleurs le dernier titre lui est réservé. N'hésitez pas à sacrifier aux Dieux et surtout à Hellebaard, ils en valent la peine.  

Le site : http://www.hellebaard.tk/  

Morgana
GLYDER   Glyder   Bad Reputation  
GLYDER est un quartet qui nous vient d'Irlande pour nous faire partager son hard rock racé et élégant. Le groupe se défini comme moderne et pourtant à l'écoute de cet album on ne peut pas dire que ça saute aux oreilles. Mais il se définit également comme classique et là on s'y retrouve déjà mieux. Tout dans la musique de GLYDER ramène à la grande époque du Hard Rock post AC/DC. Des guitares tranchantes et chaudes, une voix aiguë comme on l'aimait à cette époque et des basses onctueuses pour soutenir la batterie plutôt bien réverbérée. Seul touche un peu personnelle du groupe : la prod qui reste à des antipodes de ce qu'elle aurait été si GLYDER était sortie dans les 80's/90's. On se retrouve avec une prod très propre, très léchée, chose assez inhabituelle pour ce genre de musique qui aime plutôt quand sa bave et crache dans tous les sens. En ça peut être qu'on peut qualifier GLYDER de moderne ou novateur. Mais cette modernité reste aux antipodes des productions actuelles. Si vous êtes donc allergiques à ces productions, il se peut que vous vous retrouviez avec cet album. Reste que ceci mis à part, ce premier album reste d'une rare qualité, notons que leur producteur, Chris Tsangarides, n'en est pas à son coup d'essais puisqu'il a officié entre autre, pour THIN LIZZY, BLACK SABBATH, JUDAS PRIEST, OZZY OSBOURNE, BRUCE DICKINSON, Y&T, GARY MOORE, ANGRA etc… Bref GLYDER n'est pas un combo qu'il faut prendre à la légère, ici les petits plats ont été mis dans les grands, voilà qui prouve le sérieux que le groupe veut faire passer. On regrettera la pochette plus qu'anecdotique, mais pour un premier album on ne peut reprocher au groupe d'avoir préféré investir dans le son plutôt que dans le visuel. GLYDER pourrait donc être qualifier de renouveau dans le Classic Rock. Un créneau que peu ont su explorer, raison de plus pour leur donner une chance.


Le site: http://www.glydermusic.com

V.
OSI   free      inside out
Et voila le 2 e album d'Osi  : en 2003, Jim Matheos (Fates Warning) guitare, Kevin Moore (Chroma Key) voix et keyboards, et Mike Portnoy (Dream Theater) drums, décident de s'associer pour produire un 1er cd appelé OSI (office of strategic influence) dans lequel ils apportent un nouveau style et un son nouveau, très aérien et moderne. Sur ce nouvel opus, nos compères continuent les expérimentations sonores et le résultat est vraiment impressionnant ; moins métallique que son prédécesseur, « free » se compose essentiellement de morceaux courts (entre 3 et 6 mn), avec des styles très variés, allant du metal moderne au rock indus en passant par des effets très "spac"e et voix "new wave" . Le travail de Mike Portnoy est totalement différent de ce qu'il fait avec Dream Theater : à la fois sobre et ultra précis et avec beaucoup d'innovations techniques et sonores ; les influences sont proches de Porcupine Tree, Opeth et Pink Floyd. Si l'ensemble n'est pas franchement metal, il est vraiment progressif au sens innovateur du terme et hors du commun ; à déguster goulûment !

Le site : http://www.osiband.com

FreBbbb
ADAGIO Dominate      XIII bis records  
Une petite période d'investigation accompagne ma première écoute, le label n'ayant pas daigné envoyer ni biographie, ni accroche du disque ni livret. Le site Internet du groupe ne m'a pas vraiment aidé car pas vraiment à jour à l'heure où j'écris ma chronique. Heureusement chez Ultrarock, nous sommes de vrais professionnels et ne nous arrêtons pas sur de si futiles détails. Fierté du heavy français, Adagio revient avec un troisième album simplement intitulé Dominate. Une fois n'est pas coutume Adagio a changé 40% de son line-up. Nous découvrons donc le fraîchement débarqué Gus Monsanto qui a la lourde tâche de remplacer David Readman. La différence n'est pas vraiment flagrante, les deux hommes évoluant dans une tessiture et un timbre relativement proches (un peu plus grave pour Gus tout de même). Le batteur marseillais Eric Lebailly n'a absolument rien à envier à son prédécesseur et fait un excellent travail soutenant l'impressionnant bassiste Franck Hermanny. Exit les influences progressives, Adagio évolue dans un registre beaucoup plus heavy et direct. Le côté symphonique est moins prononcé et on se réjouit que Kevin Codfert ai un peu levé le pied sur ses parties de claviers d'une virtuosité évidente mais d'une efficacité hypothétique. J'avoue ne toujours pas saisir le réel intérêt des parties de piano contemporaines où l'écriture rappelle Stravinsky, le traitement de l'espace du piano se rapproche de Stockhausen et le traitement des impactes fait penser à Boulez. Une question intéressante qu'il serait bon de poser à l'intéresser (notez le jeu de mot, merci). Stephan Forté assure quelques vocaux death et black qui ont déjà fait couler beaucoup d'encre mais qui rajoute un côté sombre et torturé qui n'est pas sans me déplaire. Par contre le caractère systématique de ses interventions peu sembler un peu redondant. La production est plus crue et donc plus organique ; un très bon point pour moi mais qui ne manquera pas de dérouter certains. Le disque commence avec le très sombre et brutal « Dominate » (tracking de la version promo visiblement différent de la version du commerce) d'une redoutable efficacité. L'influence de Malmsteen est beaucoup plus flagrante et ne se dément pas sur « Fire Forever ». Les chœurs du refrain sont un clin d'œil à ceux fréquemment utilisés sur le premier album d'Alcatrazz (modulation mineur-majeur). L'enchaînement « R'lyeh the dead » et « The darkchitect » est indéniablement le point culminant de l'album et renferme des parties instrumentales assez hallucinantes. Souvent comparé (à tort à mon avis) à Michael Romeo, Stephan montre encore une fois qu'il fait partie des meilleurs guitaristes de sa génération (tout continents confondus) digne héritier de Marty Friedman et Jason Becker (période '80 avec les fabuleux Dragon's Kiss et Perpetual burn ainsi que les albums de Cacophony). Chacun de ses soli est un tour de force aussi bien au niveau de l'écriture que de l'interprétation. On est loin, très loin de la simple descente de manche stérile à fond la caisse et on sent un réel travail de composition sur chaque intervention. Je regrette juste que les soli soient découpés en fragments qui enlèvent la spontanéité de la prise (je m'explique : Stephan n'enregistre visiblement pas ses soli d'une traite mais par fragments de plusieurs mesures ce qui fait qu'on entend les raccords… juste un petit détail guitaristique). Globalement, j'ai trouvé l'album très bon, indéniablement un niveau au-dessus de toutes les autres sorties de l'année, mais manquant un peu d'homogénéité. Les introductions n'ont parfois rien à voir avec le reste de la chanson et les fins partent souvent en eau de boudin (fondus ou autre tour de passe-passe). On reste un peu sur notre faim car si on met de côté la ballade de 2 minutes et la reprise, certes sympathique mais dispensable, « Fame », il ne reste que 6 titres. Mais disons-le, ils méritent grandement que vous courriez rapidement chez votre disquaire pour compléter votre discographie Adagio.

Le site : http://www.adagio-online.com/

Malmir