SHADYON   Shadyon
Brennus
 

Shadyon nous vient de la Bretagne – Brest en particulier – et sort après deux démos et quelques belles premières parties (Evergrey, Paragon), ce premier album éponyme. A la lecture de la petite bio nous promettant rythmiques plombées, passages acoustiques et refrains atmosphériques, je m'attend à une forte influence d'Opeth ou d'In Flames première période. C'est finalement une musique plutôt teintée de Heavy qui est servie par le quintette breton. La petite intro atmosphérique laisse présager de belles choses notamment au niveau du chant. Je ne suis pas déçu, car dès le deuxième titre, la voix d'Emmanuel Creis est là. Posée, sûre, mélodique et agressive, la voix du breton me fait penser à Dany Cooksey, éphémère chanteur d'un excellent groupe qui ne le fut pas moins à savoir Bad4Good. Le jeune homme tire vraiment son épingle du jeu. Emmanuel maîtrise parfaitement son timbre et sa tessiture aussi bien dans les graves que dans les parties plus belliqueuses et ne souffre d'aucun faux pas… et en plus il joue de la guitare. Les chansons sont relativement bien construites, assez progressives dans l'esprit, même si on sent parfois un recours au copier-collé abusif (le solo récurent de « Pilgrimage for wisdom »). Les refrains sont souvent bien travaillés et certains sont taillés pour la scène (« Invaders »). Les parties instrumentales peuvent se révéler vraiment intéressantes comme dans l'excellent « Learning to fear » ainsi que de sympathiques passages en twin guitares à l'anglaise. Néanmoins Shadyon aurait gagné je pense à épurer l'album de quelques titres dispensables (notamment la ballade « Dying in innocence ») car l'album est long et s'essouffle un peu sur la fin. J'ai également trouvé un peu dommage que Philippe Marin, le claviériste, ne s'exprime autrement que par des nappes. Malheureusement, une fois de plus chez les poulains de Brennus, le groupe est desservi par une production exécrable et un très mauvais mixage. Rien n'est vraiment « balancé », l'écoute laisse une sensation que le groupe ne joue pas vraiment ensemble. La batterie et les guitares sont particulièrement mal loties. La basse flotte en retrait dans l'ensemble et reste difficilement discernable. Le chant est assez fluctuant dans les volumes (ce qui ne remet absolument pas en cause la performance d'Emmanuel). Quel dommage que la production ne puisse pas transcender des compos qui le mérite vraiment… un groupe à suivre de près.

Le site :   http://shadyon4down.free.fr  

Malmir
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