THE PROWLERS Devils Bridge
Locomotive Records

C'est assez tardivement que je me penche sur la chronique de cet album, déjà disponible depuis juin 2006, car j'ai souhaité en capturer toute l'essence. En effet, c'est une grosse baffe que j'ai pris en mettant Devil's Bridge dans ma platine cet été. Depuis, l'album tourne assez régulièrement dans mes platines, me permettant de découvrir toutes ses subtilités.
The Prowlers est un groupe Italien né en 1996 et qui après quelques démos remarquées a sorti un premier album (Souls Thieves) en 2003. Devil's Bridge semble néanmoins être le premier album a bénéficier du support d'un label établi (à savoir Underclass). Mixé au Jailhouse studio par Tommy Hansen, cette galette ne souffre d'aucun point faible. L'intro du premier titre « Alone In The Dark » n'aurait pas déplu à Steve Harris avec ce solo de basse de Alessandro Vincis digne de « Murders In The Rue Morgue » (expliquant peut-être le nom du groupe ?). Ce titre au démarrage mid-tempo pesant et sombre, dévoile d'entrée de jeu les exceptionnelles capacités vocales de Fabio Minchillo. A l'instar du merveilleux Kelly Sundown Carpenter (qui officiait sur Section X de Beyond Twilight), l'homme donne vie à son chant et le charge d'une incroyable émotion mais aussi d'une hargne d'enfer. Et la comparaison ne s'arrête pas là car The Prowlers officie dans un registre très proche des Danois de Beyond Twilight, à savoir un heavy progressif léché, parfaitement écrit et exécuté. Les synthés de Massimiliano De Stefano se font néanmoins plus discrets que ceux du père Zierler mais il propose quelques parties assez fantastiques (le final au piano de « Alone In The Dark » simple mais terriblement efficace, les nombreux soli et les parties de guitares doublées).
Tous les titres sont vraiment excellents et s'imbriquent parfaitement les uns avec les autres faisant de Devil's Bridge un album incroyablement homogène tout en étant très diversifié. Dans chaque chanson, un trait de génie ressort : le premier couplet de « Alone In The Dark », le refrain de « The Invisible Prison », l'intro de « A Last Gaze » avant de partir sur un couplet furieux, j'en passe… Même si le rapprochement avec Beyond Twilight est évident, il n'en demeure pas moins que The Prowlers parvient à se forger une identité propre dûe principalement à la complémentarité de tous les musiciens. A ce titre, l'instrumentale « Acid One » démontre les capacités techniques de chacun : soli de basse, claviers, guitares, parties de batterie alambiquées, écriture progressive. Ce titre n'est d'ailleurs pas très éloigné de la structure de « Ytse Jam » de Dream Theater. Personne n'empiète sur le territoire de l'autre (rendu aussi possible par le mixage avisé de Tommy Hansen).
L'album se termine de la meilleure manière avec son final en trois parties aux multiples influences, dévoilant probablement le côté le plus progressif mais aussi le plus sombre de The Prowlers. Le rapprochement avec les américains de Tourniquet période Pathogenic Occular Dissonance est aisément faisable de par l'écriture particulièrement glauque de « Devil's Bridge – Part 2 ». Au final, une très belle leçon.
Si vous avez été conquis par Section X de Beyond Twilight, vous pouvez acheter Devil's Bridge de The Prowlers les yeux fermés à 200%.

Le site : http://www.theprowlers.com

Malmir  

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