AXXIS Doom of Destiny
AFM / Underclass

Axxis est aujourd'hui assurément un groupe de speed/power métal mélodique, dans la lignée d'Helloween. Doom of Destiny est le 12 ème album d'une carrière discographique débutée en 1989. La recette est ici semblable à celle, d'inspiration symphonique, suivie sur l'album précédent (Paradise In Flames, 2006).

Si vous survivez à l'ennui et à l'agacement dus à l'invariable tempo martelé à la double pédale durant la première moitié du disque et si, surtout, vous parvenez à supporter le timbre haut perché agressif (dans le sens d'irritant) du chanteur Bernhard Weiss, alors vous apprécierez probablement les indéniables qualités de ce groupe ! Car le mélange s'avère efficace entre les réminiscences d'un début de carrière heavy mélodique tendance FM (genre Scorpions) et les plus récentes influences speed métal (style Gamma Ray). Revolutions est peut-être le meilleur exemple de ce mariage entre tradition et modernité, Father Father est quant à lui un concentré d'efficacité qui laisse sur le cul tant il est à la fois énergique et mélodique. Les refrains hymnesques (ah ! l'héritage cucurbitacé) sont légion mais la palme va à celui de She Got [« Nananana »] Nine Lifes . Attention toutefois à l'attrait séducteur de la facilité : celui de Better Fate sonne comme une publicité pour soda…

Les solis de guitares sont mélodiques à souhait et impeccablement en place. Pas novateurs mais bien sentis. Les chœurs sont inspirés et présentent un intéressant mélange des genres (masculin et féminin). A ce propos, il est notable que la chanteuse Lakonia ne soit pas créditée comme membre du groupe à part entière ! Bande de mufles ingrats, va… C'est pourtant elle qui tire les vocaux vers le haut, en adoucissant les vocalises désagréablement prépubères de qui vous savez… A noter aussi l'emploi d'un sax, instrument rare dans le contexte métal, sur la ballade The Fire Still Burns .


D'accord, je tire à boulets rouges sur le chant et cela ne reflète que mon goût personnel mais, pour avoir écouté beaucoup de choses dans ma vie d'oreille (sic !), je vous assure que celui-là s'avère pénible. Évidemment, j'écris cela parce que Bernhard Weiss prétend « chanter » et non « beugler », « feuler » ou « piailler » : mon commentaire ne serait pas le même si le style était différent (mais là, c'est pas du Beuaarrhh métal !) En plus, c'est pas un perdreau de l'année, le Nanard : il sait poser sa voix (preuve en est la seconde partie de l'album). Alors pourquoi s'escrime-t-il à falsetter comme un Farinelli en rut sur toute la première moitié de son disque ? Il a vu Rob Halford traverser le studio en Harley ou bien ? A moins que ce choix relève du jeunisme (ça serait vendeur de s'époumoner en haute-contre ?)

En conclusion, c'est donc un avis mitigé que je rends (beurp, excusez-moi…) Sur ce disque paradoxal, le très bon (compos efficaces, refrains imparables, mélodies) le dispute au pénible (les vocalises suraiguës top viriles). Je préfère les groupes de power dont le chanteur module. Voyons voir… Kiske n'est plus une citrouille, Angra… ben c'est plus Angra vu qu'y a plus Matos, Stratovarius ne fait plus rien depuis… combien d'albums déjà ? (mais c'est pas la faute à Kotipelto, c'est à cause de Tolkki qui a paumé sa boîte de Prozac !) Attendez… ‘Doit bien y en avoir qui restent ? Ah voilà, j'y suis ! J'ai trouvé Sonata Arctica et Edguy dans ma discothèque… Mais je suis sûr qu'y en a d'autres.

P.S. Il n'aurait pas été enregistré un peu vite cet album ? Genre : « speed (humour !), on a une tournée avec Helloween et Gamma Ray, faut fournir ! » L'ordre des plages aurait ainsi été décidé à la va-vite que ça ne m'étonnerait guère… Du coup, ça donne ce bloc speed monolithique au début et la diversité reléguée en seconde partie : bizarre. J'ai finalement trouvé le truc : il faut le lire en mode shuffle  !

Le site : www.axxis.de

Bouteil Bout

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