CRYSTAL BALL Secrets
afm / Underclass

Secrets est le sixième album du groupe suisse Crystal Ball. Aucune révélation n'est pourtant à attendre de ce hard FM branché sur pilote automatique…
Comme souvent c'est bien exécuté et le titre d'ouverture ( Moondance ) s'écouter facilement. Ensuite ça se gâte et le bilan est on ne peut plus mitigé. Je ne vous dresse pas la liste des titres ayant déjà été joués (mieux, parce que composés, aussi !) par Bon Jovi, Winger ou White Lion il y a plus de vingt ans. Les mélodies sont convenues, les refrains répétés à l'envie («  l will drag you down » jusqu'à en vomir) et les sonorités ultra classiques. Le titre Secrets est plus rapide (plus métal, en fait) et dénote quelque peu avec le reste de la track list (enfin, à peine les riffs ont-ils élevé le niveau d'attention de l'auditeur que c'est celui de la niaiserie qui est explosé par les chœurs). La ballade Dreaming Of You semble avoir été décalquée sur Is This Love de Whitesnake (sauf que c'est même pas Coverdale qui chante). Tout l'album est dans cet esprit : honnêtement joué, bien produit (Michaël Bormann, ex-Jaded Heart), mais ça ne casse pas quatre pattes à un canard. Si on s'amuse à comparer Crystal Ball à ses compatriotes œuvrant dans un registre similaire, le moins que je puisse écrire est que ce n'est pas à leur avantage, le dernier Gotthard étant excellent et Shakra faisant office de bonne deuxième ligne...
Alors quoi, ce groupe ne se classerait même pas parmi les seconds couteaux ? Ben, on a beau retrouver sur Secrets tous les ingrédients nécessaires au style pratiqué (soit la voix légèrement voilée du chanteur, les soli de gratte gentiment efficaces mais pas novateurs pour deux sous, la frappe conventionnelle, la basse pour plomber un peu l'ensemble), on se retrouve au final avec un joli disque (un de plus avec sa pochette bien racoleuse) de hard plon-plon (tout au plus flirtant parfois avec un heavy mélodique mou du genou : Wings of Fire ). Ca me fait penser à du Bonfire pas inspiré : la robustesse allemande, le métier qui fait qu'on a bien intégré ses classiques mais rien de remarquable.

En conclusion, Crystal Ball délivre sur cet album un hard rock poilu mais point trop couillu. J'avoue n'avoir même pas tapé la cadence… Trop prévisible. Rectiligne. Comme disait Raffarin, « la route est droite mais la pente est raide. » Moi, j'ai décroché dès la première écoute.

P.S. Allez, je la fais quand même… Cet album, ne révélant aucun secret aux mélomanes, est à réserver aux fans inconditionnels du genre.

Le site : www.crystal-ball.ch

Bouteil Bout

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