EYEFEAR A World Full Of Grey
Dockyard 1 / Underclass

Eyefear est un groupe de power heavy progressif australien ayant déjà deux albums à son actif. Je les découvre avec ce monde tout gris. Danny Cecati (chant), Con Papazoglou (guitares), Sammy Giaccotto (claviers), Rob Gorham (basse) et Zain Kimmie (batterie) appliquent une recette appréciée des amateurs de prog métal : voix devant, batterie jouée avec deux troncs d'arbre, gros riffs, changements de rythme et claviers pour adoucir le tout. Bonne prod, avec Andy LaRocque (King Diamond) au mix. Question influences, j'ai pensé à Queensrÿche (en moins impeccable), Angra (en moins varié), Evergrey (pour les ambiances). Ils citent Maiden mais franchement, hormis pour la voix, musicalement, je cherche encore…

Si on ne chassera pas le pain sur cet album, bien en place, on remarquera que l'aspect progressif de la musique d'Eyefear n'est pas très démonstratif, leurs parties instrumentales n'étant guère techniques. Manifestement, ce groupe préfère les ambiances aux soli. Il propose donc un heavy prog honnête (mais qui ne casse pas 7 cordes à une Ibanez) qui devrait plaire aux amateurs de Vanden Plas, Edguy, Angra, Symphony X, etc. L'impression générale est à la mélancolie, émotion explorée sous toutes les coutures par la voix de Cecati, soutenue par des riffs lourds et le clavier, très présent et usant à foison d'arpèges de piano pour tapisser le fond sonore. Les tempi des neuf titres sont peu variés et j'ai trouvé le travail rythmique assez commun. La voix, mixée devant, manque quelque peu de puissance et d'ampleur. Certes, Danny Cecati chante juste, sait tenir (longtemps) une note et réussit à véhiculer de l'émotion mais qu'est-ce qu'il force ! (C'est pas Geoff Tate.) De plus, ses lignes de chant auraient gagné à être plus élaborées afin de ne pas abuser des vocalises de fin de phrase. Si ces envolées lyriques font penser à Bruce Dickinson ou André Matos, elles deviennent vite agaçantes car systématiques.

Pour les yeux, la pochette au design B.D. S.F. classieux est sympa. A noter une autre attraction visuelle chez Eyefear (qui a osé dire qu'en ce cas le nom est bien porté ?) : la dimension capillaire de son chanteur, impressionnante, qui lui laissera toujours une poire pour sa soif (s'il arrête la musique, il pourra faire des tapis…)

En conclusion, rien de désagréable à reprocher à Eyefear, rien d'exceptionnel à signaler non plus à propos de ce A World Full Of Grey, sans déchet mais exempt de morceau de bravoure, que je crains d'avoir oublié dès le mois prochain.

P.S. Une prescription pour ce chanteur qui semble toujours un poil au taquet : verveine-citron-miel en suppositoire (euh, non, en infusion)…

Le site : www.eyefear.com

Bouteil Bout

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