JOE LYNN TURNER Second Hand Life
Frontiers Records

Joe Lynn Turner est unes des grandes voix du hard rock. C'est le genre de chanteur qui semble avoir joué avec tout le monde : Blackmore dans Rainbow, puis dans Deep Purple, Malmsteen et, plus récemment, Glenn Hughes. Second Hand Life est le dixième album solo de l'américain. Bien joué, bien produit mais sans surprise, c'est du hard calibré pour les radios U.S. (les arrangements flirtent parfois avec la country). Rien n'y est laissé au hasard, le son est léché (on ne va pas s'en plaindre) et on sent l'expérience des vieux requins de studio…
Malheureusement, le professionnalisme des musiciens ne suffit pas à relever la fadeur de certaines compositions ( Got Me Where You Want Me , Stroke of Midnight (inspirée par l' Unskinny Bop de Poison et son riff bancal ?), Sweet Obsession ), convenues à l'extrême et mollassonnes. Si certains titres font nettement penser à Foreigner ( Second Hand Life, Cruel ), c'est sans une « signature vocale » comparable à celle de Lou Gramm ni surtout les compos imparables de Mick Jones. Bref ça ne tient pas cinq secondes la comparaison avec 4 !
La voix de Joe Lynn Turner, mixée très en avant, sort facile. On remarque les conditions confortables de l'œuvre solo, débarrassées des contraintes de négociation sur les tonalités lorsqu'il partage le micro (voir les disques du Hughes Turner Project où Joe est souvent « mangé » par Glenn dans les aigus). J.L.T. semble à son aise dans le registre pêchu ( Over the Top ). Il n'hésite pas à employer les grosses ficelles et le bougre joue à fond la régression : à l'écoute de Blood Red Sky , on trouve un assemblage à peine remanié entre le couplet de Gates of Babylon et le refrain de Street of Dreams (à moins que ça ne soit le contraire ?) Cependant il ne nous laisse entendre que trop succinctement l'influence de Rainbow. Ah ! nostalgie, quand tu nous tiens… Mais Second Hand Life c'est du hard F.M. et non du hard rock… nuance ! C'est l'album d'un dinosaure qui fait un peu plus que seulement remuer de la queue, mais qui se cantonne au minimum syndical, sans grande originalité ni morceau de bravoure. Ceci dit, les dinos qui se renouvellent et tentent d'évoluer ne font pas troupeau ! N'est pas Robert Plant qui veut… Sinon, respect quand même pour les dinosaures ! (Ah, si tous les dinos du mondes voulaient bien se donner la griffe…)

En conclusion, ce n'est pas de la soupe, mais c'est souvent du sirop. Et attention, car l'abus de sucre est nocif pour les crocs… ça les bouffe (rapport aux dinosaures, voir plus haut).
P.S. La pochette est inspirée par (ou honteusement pompée sur) Whitesnake période 1987/Slip of the Tongue (pour le fond, le cercle et la police) et Led Zeppelin IV (pour les signes cabalistiques). Vive la recherche graphique !

Le site : www.joelynnturner.com

Bouteil Bout

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