LEGENDA AUREA Sedna
Mindstorm-Productions
Premier album du groupe suisse Legenda Aurea, Sedna délivre un puissant et mélodique métal symphonique. Moins pompeux que le « Hollywood metal » de Rhapsody, l'aspect symphonique est ici amplifié (sic !) par le choix d'une chanteuse soprano. Bien sûr, on ne peut que penser à Nightwish, tant les similitudes sont nombreuses, à commencer par cette voix. Distinguer les deux groupes en « blind test » sera d'ailleurs difficile pour les non spécialistes… Les atmosphères sont peut-être moins sombres que chez leurs collègues nordiques, bien qu'à la réécoute d'Oceanborn, cela ne soit pas si évident.
L'ensemble est de très bonne facture pour un premier jet ( As The Leaves Fly , Farewell ). Les compositions sont intéressantes et pas bancales, ni banales. C'est bien propre, bien produit. Les claviers sont omniprésents mais pas désagréables. On notera un solo marrant sur Total Eclipse , façon clavecin minimaliste de chez « bon, tant pis ». Personnellement, j'aurais préféré de vraies cordes sur le très entraînant Years of Coldness mais c'est mon côté « jamais content »… A noter aussi une ballade avec voix lead masculine et la soprano en soutien ( It's Over ). Ca diversifie l'approche du chant et casse un peu la monotonie qui pourrait s'installer (vous aurez compris que je ne suis pas un grand amateur de ce style de chant pour l'ensemble d'un album). Les plages instrumentales sont un poil indigestes (l'intro de 3 minutes 42 !), bizarre quand on les compare aux parties instrumentales des chansons. Du côté des paroles, c'est déjà moins ma came… Disons qu'en début de disque, ça ne vole pas bien haut, le premier degré ( Vengeance , War Victim , Sedna ). Alors, soit c'est la barrière de la langue (qui a dit qu'ils ont traduit en anglais ce qu'ils ont pensé en allemand ?), soit c'est à mettre sur le compte de la jeunesse (c'est vrai que sur les photos, ils font perdreaux de l'année !) Graphiquement, un bon petit coup de crayon pour la pochette ne gâche rien : l'objet est agréable. Bon, je ne cacherais pas que j'ai écrasé (si, si) un petit rire à la vue des photos. On est toujours obligé de prendre une fausse pose de méchant-qu'il-faut-pas-me-chercher pour faire « rock » en 2007 ? Ah bon, bah c'est à toutes les générations pareil, alors ? ! Ils ont pourtant l'air bien gentil, ces jeunes rebelles, même gainés de cuir noir. Si ça leur passe avec l'âge (comme de se mettre les doigts dans le nez), on peut espérer qu'ils sourient ou posent moins pour « l'album de la maturité »…
En conclusion, c'est du lyrico-métal bien propre et qui s'écoute. Décidément, la suisse est certes le pays des vaches violettes, du chocolat et des marmottes (et accessoirement des impôts light, n'est-ce pas M. Smet ?) mais c'est aussi un terroir fertile en « petits » groupes sympa. Gageons que Legenda Aurea rejoigne le trio « on n'a rien inventé mais on joue bien fun » (par ordre d'âge) Krokus, Gotthard, Shakra…
Le site :
www.legenda-aurea.com
Bouteil Bout