LOFOFORA mémoire de singes
at(h)ome/wagram

Deux ans et demi après les choses qui nous dérangent, lofofora revient en trombe avec mémoire de singes , son sixième album studio. Produit par Laurentx Etxemendi (Gojira, Manimal), ce nouvel opus est une véritable déferlante de punk/metal hardcore qui fait du bien par là où il passe. Avalanche de riffs bien lourds signés Daniel, la batterie et la basse groovent et dépotent bien, ajoutons alors le chant agressif et provoc' de Reuno qui me semble animé de la même énergie contestatrice qu'un Bernie Bonvoisin à la bonne époque de Trust.

Le ton est donné dès le premier morceau, l'éponyme mémoire de singes et son refrain punk qui peut faire penser à du Mötorhead. Reuno se transforme en Mr. Loyal du « grand cirque de la honte et de la disgrâce » le temps d'un break puis ça repart de plus belle. Nous autres démarre à cent à l'heure et ça bastonne jusqu'à la fin. Celle-là, en live, elle va en décoiffer plus d'un. Dernier jugement se veut plus lente et plus sombre et évoque les excès inspirés par la religion. On repart sur les chapeaux de roue avec tous les mêmes, une chanson qui « rentre dans le tas » et dans laquelle la basse ronfle à mort ! On enchaîne avec tricolore, sur laquelle Reuno vomit littéralement à la gueule des adeptes du patriotisme. Encore un titre baston mais qui s'allourdit sur la fin et se termine par un solo bien senti, me rappelant encore une fois du Mötorhead, période sacrifice. Une de mes chansons préférées de l'album. Comme des bêtes est un bon titre orienté hardcore mais plus anecdotique par rapport au reste de l'album. Changement d'ambiance avec la belle vie qui démarre doucement, proposant un registre plus calme de la voix de Reuno mais qui ne dure pas. Très vite on retrouve la guitare saturée et un rythme bien lourd pour un titre assez glauque mais bien foutu. Sur torture Reuno partage le micro avec King Ju des Stupeflip ce qui donne un mélange rap/metal un brin énervé mais efficace. On retrouve une ambiance plus posée au début de nobody's perfect qui aborde le sujet, et surtout les dérives, de l'économie de marché. Cette chanson propose une structure assez progressive et gagne en intensité vers la fin. Un très bon titre. C'est le thème du chômage qui sert de défouloir sur employé du mois. Avec ses 1:49 minutes, c'est LA chanson punk de l'album. Nuit blanche nous entraîne dans une ambiance sombre et malsaine qui rend mal à l'aise. Les riffs sont obsédants et la rythmique fait groover le tout méchamment. Un titre qui nécessite plusieurs écoutes avant de réellement l'apprécier. Que se passera-t-il le 6 Mai 2008 à 5h43 ? Dans cette chanson un opposant abat le président à cette date précise (on s'en souviendra...prenez les paris !) et relate les faits dans une lettre. Ce sixième album de lofofora se termine sur une note plus légère et optimiste puisque trop , sur fond de punk, relate l'attirance addictive que la bande a pour la scène.
Et c'est sur scène qu'il va falloir aller les voir nous balancer ces nouvelles bombes dans la tronche. Car c'est du lourd et du bon ce que nous a offert Lofofora avec ce mémoire de singe. Si vous êtes adepte du groupe depuis le début, allez-y les yeux fermés. Pour les autres, voilà une bonne occasion de s'y mettre.

Le site : : http://www.lofofora.com

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