MARTIE PETERS GROUP Road To Salvation
Sheer Class Music

Martie Peters est danois et fait du hard F.M. Ses références sont clairement annoncées par le dossier de presse : Springsteen (pour le songwriting ?), Bryan Adams (pour le rock), Tesla (pour le -bon- hard), Def Leppard (pour le F.M. multiplatine ?), Mike Tramp (de White Lion, pour les tics vocaux ?), Rod Stewart (on y reviendra), Enuff Z'Nuff (prémonitoire ?)
J'attaque de suite par là où ça pêche : la voix (pénible). Euh, elle est systématiquement doublée et « choralisée » (et va-z-y qu'on superpose les pistes vocales), ce qui met en valeur… ses limites. A rapprocher de Bryan Adams pour son côté voilé, cette voix, sèche et peu originale, est rapidement irritante, tant elle reste dans un registre medium-aigu geignard et manque sérieusement de coffre (ne comparons même pas avec Rod Stewart !). On pense plus à un chat errant qu'à un ténor ! Elle manque cruellement de chaleur et de profondeur et dessert les chansons. Le chant manque de variété et de nuance, ce qui ne se compense pas avec des effets numériques (ça rappelle Joe Elliott sur Hysteria).
Ensuite, les compos ont-elles été pensées comme des prétextes pour les parties de lead guitar ? Sinon, elles manquent souvent autant d'originalité que d'efficacité ( The Chosen One ). Certains morceaux ( Wish , par exemple) me font penser à des fade out : tous les instruments semblent se mélanger pour former une compote qui se perd dans le lointain (comme elle est poétique, ma métaphore Blédina)… Les titres s'enchaînent d'une façon très linéaire, laissant une forte impression d'uniformité.
Le (gros) son, maintenant. De l'ampleur, de (très) grosses saturations, qui contrastent négativement (en le faisant ressortir) avec le manque d'épaisseur de la voix. Certaines rythmiques très saturées confinent à la bouillie sonore, comme sur le single Shallow . Pour la lead, plein d'effets entendus chez Z.Z. Top période Eliminator, c'est dire si ça sonne pas daté (et il ose baptiser son style « hard rock with a modern twist »)…
Bon, ‘faut pas non plus (trop) exagérer, y'a des trucs à garder : l'enlevé Fallen , qui vaut son pesant de White Lion ; j'ai bien aimé la ballade Swimming In Your Blue Eyes . La voix de Martie Peters tire son épingle du jeu lorsqu'elle n'est pas « mangée » par l'instrumentation, dans des morceaux plus dépouillés donc, tel For What It's Worth (ici encore, les arpèges renvoient à Def Leppard période Love Bites ). Des parties instrumentales sont intéressantes (le solo de Silence Sits At My Throne ).
Au risque de me faire des ennemis, voilà à quoi il me fait penser, ce Road To Salvation : à plein de disques d'Axel Rudi Pell. C'est le syndrome Canada Dry : presque tout pareil que ses influences déclarées mais en moins bien.

En conclusion (rapide) : - Vous prendrez bien un petit Martie P. pour la route…
- Non, merci, sans façons, je vais rester sur mon Jorn Lande (ah ! je sais, la comparaison est cruelle…)

P.S. Un petit jeu (bête et méchant) pour tester votre perspicacité : qu'est-ce qui est le plus ringard, une casquette en jean ou des Ray-Ban teintées ? (réponse au dos de la pochette)

P.S.2. Un titre à retenir ? The Clown ( !).

P.S.3. L'intro au piano de la plage 7, il l'a piquée au générique des Feux de l'Amour ou bien ? ? ?

Le site : www.martiepeters.com

Bouteil Bout

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