NOCTURNAL RITES The 8 th Sin
Century Media Records

Les suédois de Nocturnal Rites sortent leur huitième album studio, qui s'intitule The 8 th Sin. J'avais découvert ce groupe avec leur deuxième album, Tales of Mystery and Imagination, sorti en 1998. Ils ont depuis (et le prouvent encore avec ce disque) valorisé leur potentiel en développant leurs points forts (cohérence des compos, efficacité des grattes, grosse rythmique) et progressé là où ils étaient limite (justesse et diversité du chant, arrangements). Nocturnal Rites a aujourd'hui une musique à la fois puissante, efficace et mélodique à offrir à ses auditeurs. Le style est métal mélodique, proposant une évolution avec l'utilisation de machines. Jonny Lindqvist (leur frontman depuis le 4 ème album, Afterlife, sorti en 2000) est un excellent vocaliste, au timbre agréablement posé, capable de grimper bien haut et sachant judicieusement descendre dans le registre baryton. Les parties lead de Nils Norberg sont percutantes et variées, tirant la musique de Nocturnal Rites vers le prog' métal. Fredrik Mannberg (guitare), Nils Eriksson (basse) et Owe Lingvall (batterie) assurent pour leur part une rythmique impeccable. Les arrangements de ce 8 ème péché étoffent et mettent en valeur les chansons, sans les étouffer (voir les cordes sur Not the Only et Leave Me Alone ).
La diversité de l'album est intéressante, allant du power métal à la Edguy à la ballade délicate en passant par un métal plus old school (les influences d'Iron Maiden et Helloween sont toujours décelables mais aussi celles du bon FM 80's). On notera la netteté de la prod et le côté bien carré des morceaux (ah ! la propreté nordique). Je trouve le choix du recours (à mon avis trop systématique) aux machines discutable, mais c'est affaire de goût (et pas de mauvais). Il ne me semble juste pas nécessaire pour ce groupe de farcir ses arrangements de boîtes à rythmes ou de passages au vocoder pour sonner actuel. Le dossier de presse a beau qualifier de moderne leur son, je ne crois pas que ces gadgets sonores en soient la cause…
Les morceaux à retenir. Call out to the World et Tell Me , chassant sur les terres de Tobbias Sammet ; les tubesques Never Again et Not the Only (le second dans un registre plus FM) ; le Masterplanien Tell Me  ; le mordant Not Like You  ; le très enlevé Strong Enough et son intro à la Bowie époque électro (voir le break vocal de Little Wonder ), le sensible Me (Lindqvist, sobrement accompagné au piano, y est rejoint par une chanteuse avec qui il accorde joliement sa voix pour obtenir un résultat que n'aurait pas renié un Joey Tempest ou un Gary Cherone) et Pain & Pleasure (si on avait affaire à un groupe de prog, je jurerais que ces trois morceaux forment un triptyque).
En conclusion, un très bon album de métal mélodique, qui se bonifiera d'écoute en écoute.

P.S. Pfff… la pochette ! Je me demande si c'est la typo du logo qui fait le plus has been ou le style « viking démoniaque » déjà vu cent fois (à moins que ça ne soit le contraire) ? Ben ouais, ‘fallait bien ronchonner un peu…

Le site : www.nocturnalrites.com

Bouteil Bout

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