PINK CREAM 69 In10sity
Frontiers Records

In10sity est, comme le précise le jeu de mots, le dixième album studio des allemands de Pink Cream 69 qui, pour fêter leurs vingt ans de carrière, se sont offert une pochette « revival » rappelant furieusement celle de leur premier album éponyme… Pink Cream 69 fait du métal mélodique, comme le précise le dossier de presse, depuis le premier album jusqu'à celui-ci (en passant par un détour alternatif au milieu des années 90, à l'arrivée du nouveau chanteur). Pink Cream 69, c'est le groupe fondé, entre autres, par Andi Deris, qui remplaça le chanteur Mickaël Kiske dans Helloween en 1994 (excusez du peu !). Ce n'est pas la seule référence du groupe : la production (solide et confortable si je me laisse aller à filer la métaphore relative aux grosses berlines allemandes) est assurée par le bassiste Dennis Ward, qui s'est fait un nom dans le petit monde des (talentueux) bidouilleurs sonores du métal (tiens, il vient de mixer le dernier Allen-Lande : rhââ ! lovely) Pink Cream 69, ce sont aussi les coups de marteau sur les tambours de Kosta Zafiriou et les gros riffs qui tachent d'Alfred Koffler. Ce dernier étant à présent officiellement secondé par Uwe Reitenauer, pour cause de soucis de main gauche (non, non, aucun humour suspect là-dessous).
Autant le dire de suite, In10sity, c'est bon ! Ca n'invente rien, d'accord, mais c'est bien joué, c'est lourd et gras à souhait tout en restant toujours mélodique (que demande le peuple ?) Ca s'écoute agréablement (en boucle) parce que c'est bien chanté (vocaux énergiques, justesse et dynamisme), que les rythmiques du style « kick your ass off » sont imparables, que l'équilibre voix/instrus est parfait (p****n, grosse prod !). En plus, c'est truffé de petits trucs sympa à la lead guitare (amusez-vous à les chercher…) Bref, vous ne perdrez pas vos euros en achetant ce disque. Sans être une révélation ni particulièrement novateur, il est bien fait, goutu et ne se prend pas la tête avec des poses. Comme éléments de comparaison -toute considération de style mise à part- si ça n'est pas Burn the Sun de Ark, ça me renvoie à certains albums de Thunder. Pour paraphraser Gainsbourg, « mineur » peut-être, mais tellement agréable… Ou comment un petit-rosé-frais-qui-se-boit-sans-soif quand il fait 26° (pas dans le verre, hein) au mois d'avril peut être autant apprécié qu'un Pétrus, vous voyez ?
Allez, quelques exemples précis pour illustrer mon propos. L'album débute par un bon gros hard des familles, Children of the Dawn (bon, j'apprécie moyen les cris d'enfants en détresse sur fond de mitraillettes mais ça doit servir le propos…) Il monte en intensité (wouah, le jeu de mots qui tue les canards !) avec le heavy No Way Out (perso, j'ai tendu l'oreille au premier morceau et c'est celui-là qui m'a embarqué, en me faisant sourire avec sa citation récurrente du Future World d'Helloween). Crossfire a de forts relents Jornlandesques, c'est dire si c'est bien ! Pour les (encore) trentenaires (déjà) nostalgiques, la plage 4 ( I'm not Afraid ) sent bon la Californie 80's et le Van Halen période 5150 : Eddie-the-Hand pour les rythmiques et Sammy Hagard pour le chant (réécoutez le titre Dreams et cherchez des similitudes). A New Religion sent bon le heavy mélodique à la Europe sur Start From the Dark : de la compo imparable qui rentre dedans (les oreilles) et reste en tête. Out of this World est tubesque aussi. Wanna Hear You Rock sent la « spéciale dédicace » aux influences du groupe. Ce titre m'a fait penser aux grosses reprises rock heavy-jouissives de Gotthard (la mélodie de chant du couplet est piquée à Come Together des Beatles !)
Bon, trouver à dire du mal, maintenant… Bah, si, un peu, quand même, pour faire bonne mesure et ne pas passer pour un mou ! Voyons ? Ah ! oui, certains titres sont un peu bateaux ( The Hour of Freedom et Stop this Madness ) et un poil longuets. My Darkest Hour (bonus) est lourdingue et la ballade finale Last Train to Nowhere ne fera jamais oublier un bon vieux Scorpions-des-familles…

M'enfin, que cela ne gâche pas votre (hamster) joviale humeur à l'écoute d'In10sity.

En conclusion, bon chanteur, très agréable dans un registre medium-couillu, gros son, des influences parfois très évidentes mais intégrées dans des compos qui pulsent : rhââ ! lovely.

P.S. Non, non, Gotlib n'a rien touché sur cette chronique.

 

Le site : http://www.pinkcream69.com

 

Bouteil Bout

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