SCELERATA Darkness and Light
MTM Music / Underclass
- Dans la famille « speed-melodique/power-metal », je voudrais les derniers jeunots…
- Ils sont brésiliens, Monsieur !
- Je m'en fout, je ne vote pas Le Pen et j'ai bien connu une portugaise, dans ma jeunesse qui…
- Ah ? Bon, bah tenez, voici un premier album qui devrait vous intéresser !
Il y a eu Angra et maintenant voici, dans la série des rimes en « a » : Scelerata. Leurs références/influences sont clairement identifiables : Iron Maiden, Helloween, Angra, Edguy, Blind Guardian et le progressive metal à la Dream Theater. C'est du rentre-dedans ! Passée la classique intro instrumentalo(couleur)-pseudo-médiévalisante, on se prend en pleine face la batterie et la basse (on s'y attend, pourtant, tant cet enchaînement est devenu habituel). Le ton est donné : l'agressivité est au programme ( Holy Fire ) et tout au long de l'album, on a droit à des tempi rapides. C'est Dennis Ward qui produit (Pink Cream 69, Angra), autant dire que l'on s'attend à du lourd. Mais…
Montées dans les aigus hasardeuses autant qu'inutiles (au regard de la difficulté à y tenir), problèmes de justesse et timbre rapidement irritant (selon moi à cause de cette stupide obstination à rester dans le haut de sa tessiture, alors que le morceau Darkness and Light laisse entendre des possibilités dans un registre moins aventureusement proche des cimes), voilà ce que nous livre le chanteur de Scelerata. Dommage car les parties de guitare sont plutôt agréables et les breaks mélodiques intéressants. Mais qu'est qu'il a foutu, l'ingé-son ? Il ne retrouvait pas le bouton du correcteur de tonalité sur son ProTools ? Si c'est à cause des bières, faudrait songer à lui suggérer de changer de marque… Non, c'est vrai, aujourd'hui, on n'a plus le droit (ni d'avoir faim, ni d'avoir froid ni) d'enregistrer faux comme ça ! M***e, vu le nombre de disques où on triche pour corriger la justesse, ils auraient pu le faire aussi, Scelerata. Ou alors c'est de la fierté mal placée, genre « on ne mange pas de ce pain-là » (ben non, les pains, c'est nous qu'on les mange avec les portuguaises -celles pour écouter, hein- !). Bah alors comment ils font, sur scène ? Ils baissent tout de 2 tons½ ? N'étant pas un pro de l'enregistrement, j'hésite (trois secondes) pour (tout de même) signaler que la batterie sonne bien plat, dommage aussi…
« Dommage » est donc le leitmotiv de cette chronique car, à bien écouter Darkness and Light, c'est tout l'album qui est plombé par la voix ! (beurk les arrangements chœurs/lead sur Eminence , méga beurk le final de Endless ). Dommage parce qu'il y a de bonne idées, comme le duo grosse disto / bandonéon sur Endless (avec un énorme clin d'œil à Eddie Van Halen pour l'intro). Autres réminiscences marrantes, sur The Spell of Time , qui lorgne franchement du côté du suédois le plus imbuvable du R'n'R, j'ai nommé le sire Zygwiegwie Malmsteen et Wings To Fly (Free like an Eagle ?), en forme de tribute to Helloween. Avec The Spell of Time , j'ai pourtant été agréablement surpris par la justesse de la voix, mais à la seconde écoute et après avoir jeté un œil au dossier de presse, je me suis aperçu que c'est Edu Falaschi, l'actuel chanteur d'Angra, qui faisait le guest… Bon, l'aspect compliqué, influencé par le prog metal, est parfois un peu too much et certaines compos auraient probablement gagné à aller plus « droit au but » (celle-là est pour les marseillais). Par ailleurs, la diversité est, une fois encore, ce qui manque à ce premier album : toujours aigu, toujours rapide, ben… c'est toujours un peu pareil, donc. Au fait, sur Ethereal Place , ils servent à quoi, les claviers ? Voilà pour le ramage. Au niveau du plumage, la pochette frappe l'œil et reste en mémoire : bien vu, le phénix ! Au fait, ça ne vous rappelle pas la charte graphique d'un autre premier album brésilien ?
En conclusion : s'ils changent de chanteur, j'écoute les prochains albums ! Même que je les rangerais volontiers dans mon porte-CD de voiture…
P.S. J'y pense : il pourrait aussi bosser sa voix, ce chanteur, en fait…
Le site : www.scelerata.com
Bouteil Bout
