THE MISSION   God is a bullet
Spv

Un retour en arrière pour ce 8 ème opus de The Mission, groupe qui a émergé en 1986 de la fission de Sisters of Mercy et qui connu de nombreux remaniements. GOD IS A BULLET est un assemblage assez réussi, des vrais sonorités qui ont conforté le groupe dans un style gothique, mais également de l'addition de riffs plus pop et modernes, sans doute pour atteindre un nouveau public tout en préservant les puristes qui malgré tout n'y retrouveront pas l'intensité émotionnelle de Carved on the Sand (1990) ou de Neverland (1995)  ; certaines chansons étant trop empreintes de U2 ou encore des Simple Minds, comme dans Father et To love and to kill . L'album a été masterisé en Allemagne, à croire qu'ils soient les seuls à pouvoir insuffler à un album une véritable harmonie de sons comme personne. Le mastering est d'une justesse irréprochable. Les samples ajoutés à certaines compositions confèrent à GOD IS A BULLET, un style bien plus electro et transcendant, tandis que la basse soutenue par une grosse caisse quelque peu discrète, placent une atmosphère plus dark notamment dans Chinese Burn , réminiscence des albums passés. Avec 15 titres dont un single sorti en Mars 2007, Keep it in the family, l'album GOD IS A BULLET, rappelle doucement avec le titre Hdhshrinkerea, un “Deliverance” plus moderne. C'est au travers de la moitié de l'album que l'on retrouvera toute la subtilité et la faculté de création de The Mission jusqu'alors noyée dans des ambiances mélodiques obturées et peu aériennes. Cependant, les intros souvent prometteuses comme dans Dumb , In silhouette et Drapped in Red , font place à une structure musicale récurrente, certes, mais propulsant tout au long de l'écoute une montée en puissance de l'atmosphère. Montée en puissance exacerbée par une voix qui ne souffrira d'aucune lacune tant au niveau de la douceur qu'au niveau technique. Le manque de romantisme gothique des anciennes chansons teintées de wave est un vrai handicap. Certains titres comme  Absolutions  où l'on peut scander un « Reach out and touch me » à la Dépêche Mode, est une preuve suffisante d'une volonté de retour aux sources maladroitement négociée.

Avec Still deep in waters, Grotesque est sans nul doute le titre le plus abouti, puisqu'il offre toute la structure d'une aura noire, sublimée par un solo de guitare et des chœurs définitivement liés au monde underground, mais le désir de recycler les merveilleuses compositions du passé est trop flagrant et déleste GOD IS A BULLET de toute sa crédibilité.

GOD IS A BULLET ressuscite The Mission avec plus de fraîcheur, lésant tout le côté sombre au profit d'une volonté de rester dans l'air du temps… mais chassez le naturel…

Le site : http://www.themissionuk.com

Christelle

www.ultrarock.net                                                               design essgraphics