ANDROMEDA
" The immunity zone "

ANDROMEDA The Immunity Zone
13bis Records

Il aurait été dommage de ne pas livrer cette chronique avant la fin de l'année : le quatrième album studio des suédois d'Andromeda est l'une des meilleures sorties de 2008 !

Andromeda, c'est du métal progressif influencé par tout plein de trucs, des pionniers du Floyd à Dream Theater en passant par Marillion. C'est surtout un groupe qui développe son propre style, album après album. Bien sûr, parce que c'est du prog, ça joue technique mais pas que… Les mélodies sont réellement accrocheuses, même s'il faudra plusieurs écoutes pour entrer à fond dans les compos. A ce propos, le choix du morceau d'ouverture ( Recognizing fate ), probablement un des meilleurs de l'album mais carrément pas le plus abordable, pose d'emblée ce choix sans concession : ici on ne racole pas le chaland, on fait de la musique. Mais la dite musique est devenue plus accessible, chaque titre étant axé sur un refrain aisément assimilable.

Ceux qui, comme moi, auraient découvert ce groupe en 2001 avec le premier album (quelle claque !), apprécieront encore ici un sens aiguisé de la composition apte à lier structures alambiquées et mélodies efficaces. Des compositions très élaborées (bonjour les mesures composées), exécutées de mains de maîtres par des instrumentistes soucieux d'allier virtuosité et mélodie. Mais, qu'on se le dise, Andromeda n'est plus un groupe réservé aux musiciens ! Évolution oblige, les longues plages instrumentales d'E »xtension of the Wish » ont pratiquement disparu. Le même sort a été réservé aux soli de guitare : concision. La prod de Martin Hedin est au niveau, dans la veine puissante et chaleureuse de « II=I » (Extension… était plutôt glacial) : gros son garanti. Les références musicales vont du très bon à l'excellent. J'ai déjà cité certains groupes, auxquels on peut ajouter, en vrac, Genesis, Symphony X et même Angra ( Worst Enemy ). J'ai particulièrement apprécié certaines relectures personnelles comme les arpèges à la Steve Rothery (Marillion) de Ghosts on retinas (dont je n'arrive toujours pas à me sortir la mélodie du refrain de la tête) ou le côté indus bizarre de My Star qui évoque Reeves Gabrels (ex-guitariste de Bowie).

« The Immunity Zone » est donc un disque à la fois dense et diversifié, moins ardu que « II=I », plus complexe que « Chimera », qui va se bonifier tel un grand cru. Les lignes de chant très travaillées sont mises en valeur par le timbre clair et chaleureux de David Fremberg. Johan Reinholdz nous rappelle (en moins bavard) le John Petrucci de la grande époque. Martin Hedin se permet des sonorités et arrangements surprenants (le riff « technival » pouêt-pouêt de Slaves of the plethora season ). C'est finalement la section rythmique qui tire la couverture à elle. Thomas Lejon confirme qu'il est un batteur d'exception. Festival de roulements (c'est à se demander combien il y a de toms dans son set), breaks improbables monstrueux, assaisonnement de grosse caisse, mesclun de cymbales, mesures composées very casse-gueule ( Censoring Truth ). S'il en met quelques unes à côté, ça reste un numéro de haute voltige : du grand art.

Les titres à retenir. Dur ( !) Incontestablement le tubesque et nuancé Ghosts on retinas , le speed mélodique Another step , le riche et contrasté Worst enemy , l'expérimental My star , l'agressif Recognizing fate , brossé au Toniglandyl, le plat de résistance de 17 minutes Veil of illumination … Arrêtez-moi ou je vais citer tout l'album !

En conclusion, Andromeda réussit à mon sens la gageure de personnifier aujourd'hui le « progressif », se situant quelque part entre le metal de Symphony X et le rock à ambiance de Pendragon. Des compositions suffisamment techniques pour séduire les instrumentistes pointilleux mais qui ne relèguent jamais la mélodie au second rang. Une complexité de construction assumée tout en restant abordable par le profane. Pas de discours stérile à rallonge. Grande variété de styles et d'ambiances réunis dans un album qui sait conserver son unité grâce au propos des textes et à l'interprétation des musiciens. Virtuosité et personnalité, tout amateur de prog se doit d'intégrer The Immunity Zone à sa discothèque.

P.S. Comme chez Circus Maximus, la mélodie l'emporte sur la technique. A l'instar d'un « Clutching at Straws » de Marillion ou qu'un « Nomzamo » d'IQ en leurs temps (en moins commercial), cet album possède les qualités propres à convertir bon nombre de métalleux de base au progressif. Dont Andromeda est incontestablement un des maîtres.

Le site : www.andromedaonline.com + http://www.myspace.com/andromedaonline

Bouteil Bout






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