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BONFIRE The Räuber 2008
LZ Records / Underclass

Dernière livraison en date de la bande à Claus Lessmann : « le Robert » (le voleur, quoi…) Pourtant de vol il n'est pas question ici car la couleur est annoncée d'entrée (depuis le temps et une grosse vingtaine d'albums au compteur de Bonfire, on sait à quoi s'attendre). Vous avez donc droit avec cet album à une alternance de titres FM (plutôt gélatineusement enrobés, avec la voix médium-aiguë claire qui va bien et plein d'arrangements des années 80) et d'autres plus heavy (avec une voix râpeuse qui laisse entendre quelques vieux tics pompés à Alice Cooper).

Si vous cherchez du rock, vous serez servis. Si le métal est votre élément de prédilection, vous risquez d'être déçus. Voilà, c'est écrit : vous ne viendrez pas vous plaindre de ne pas avoir été prévenus… Donc c'est sans surprise mais proprement fait. Les soli sont bien amenés et jamais gonflants, les vocaux impeccables (ça sent le professionnalisme et les années de pratique) et les compos (très classiques) tiennent la route (66). Pour imager l'impression inégale que m'a laissée the Räuber, osons une comparaison avec la mayonnaise : parfois ça prend bien (quand les riffs sont lourds et puissants et les refrains bien troussés), parfois ça s'englue un poil (quand ça manque de rythme et qu'on remarque trop les grosses ficelles). Ce groupe d'ex-hair métalleux confirme néanmoins avec cet album studio sorti quelques mois après l'excellent DVD Double Vision (voir la chronique de votre serviteur) qu'il a su négocier le virage de la quarantaine (cinquantaine, oui, OK) et continue de produire d'honnêtes disques de hard rock.

Bonfire a privilégié une certaine diversité, du rock FM au hard, enchaînant titre-qui-balance et ballade, chansons en anglais et en allemand et nous gratifiant de deux versions bonus acoustiques. L'originalité de ce disque, si elle ne provient ni du style musical ni de l'interprétation, se niche dans la rencontre entre les hardos d'Ingolstadt et l'univers de Friedrich Schiller (l'auteur de Die Räuber, le livre). Schiller (1759-1805), fut un grand poète et dramaturge allemand. « Poète de la liberté », peu connu en France, il incarne l'idéal humaniste de l'homme. Schiller, qui considérait que « la plus parfaite de toutes les œuvres d'art est la construction de la vraie liberté politique », mena toute sa vie un combat pour élever l'âme humaine et offrir au monde la vision d'une humanité plus belle. Voilà pour la page culture.*

Les titres à retenir : Bells of Freedom (le plus heavy), Refugee of Fate (hard FM classique), Black Night (bon hard à l'ancienne) Love Don't Lie et Do You Still Love Me (le quota de ballades) et Hip Hip Hurray (calibré pour la scène).

En conclusion, the Räuber, c'est du gros hard (qui tache) pour bouger son (gros) cul et son (gros) bide (chargé à la pinte). Un disque qui présente les deux incarnations de Bonfire : les poseurs peroxydés du carton Hard on Me (1989) et les bikers un peu dégarnis tendance gros nounours post 2000. Agréable bien que déjà entendu (trente cinq mille fois). Pour les fans donc.

P.S. Dire que c'est moi qui me permets d'écrire ça alors que j'écoute en boucle le dernier Whitesnake ! Mauvaise foi, quand tu me tiens…

* source : www.larecherchedubonheur.com/article-3724848.html.


Le site : www.bonfire.de

Bouteil Bout