DAGOBA
"Face the colossus "

DAGOBA Face the Colossus
Season of mist

Si il y a un album que j'attendais en cette année 2008, c'est bien le nouveau Dagoba. Je ne cacherais mon attachement au groupe, mais vais essayer de vous pondre une chronique objective sur ce qui est déjà, pour moi, un des albums de 2008.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore le groupe, sachez que celui-ci en est à son troisième album. Le précédent effort « What Hell Is About » a permis au groupe de se faire connaître correctement en Europe, mais aussi aux States dans une moindre mesure. Pour ce nouvel opus, le groupe a encore misé sur Tue Madsen (The haunted, Sick of it all) qui avait fourni un excellent travail sur l'album précédent. Pour ma part, le gaillard a encore franchi un cap, la production est énorme. Bien sûr, il faut aimer les productions bien léchées et affûtées, rien n'est laissé au hasard avec le maître danois. Mais une bonne production ne fait pas tout. Dagoba a trouvé sa formule magique pour nous concocter un album riche et bien plus varié que WHIA. Les bases de leur musique sont toujours bien présentes, à savoir riff accrocheur entre power métal et black, de la double pédale comme s'il en pleuvait et un certain sens de la mélodie. Mais la nouveauté provient, d'une part, des séquences et d'autre part, du chant.

En ce qui concerne les séquences, elles sont beaucoup plus présentes et se marient parfaitement avec les riffs destructeurs de « Face The Colossus ». Certains trouveront sûrement ces dernières trop en avant, c'est leur droit, mais cela veut donc dire qu'ils n'acceptent pas le pari de l'évolution du groupe, certes risquée, mais payante. Les morceaux prennent une nouvelle dimension et gagnent en puissance.

Pour ce qui est du chant, les parties en voix claire sont plus présentes que sur les deux autres albums. Shawter a fait un gros travail sur sa voix et n'a rien à envier aux autres soi-disant spécialistes du genre. Là où la plupart des groupes vous balancent à la pelle du chant larmoyant à des moments injustifiés, Dagoba place des accalmies certaines aux moments charnières. Rien de tel que le calme avant la tempête. Mais ce n'est pas une tempête qui va vous tomber sur le coin de la tronche, mais un cyclone. Les riffs n'ont jamais été aussi fouillés et la batterie blast à tout va, non sans moult break inspirés de Franky.

Quoi de mieux que « Face the Colossus » pour rentrer de plein fouet dans ce nouvel album. Le morceau est basé sur un riff destructeur soutenu de séquences osées, le tout avec un chant varié. Un titre réussi qui nous lance dans le combat contre ce colosse. Et alors que l'on pouvait s'attendre à 50 minutes de boucherie sans surprise ni prise de risque, « Back From Life », le titre suivant, montre un nouveau visage de nos 4 marseillais. Un titre plus mélodique, où une nouvelle fois les séquences se fondent parfaitement à l'ensemble. Le refrain entêtant ne vous lâchera pas d'une semelle. Ne vous attendez tout de même pas à de la guimauve. Dagoba est là et bien là. Des chansons à vous botter le cul, il y en a et elles sont diablement efficaces. L'excellent « The Nightfall And All Its Mistakes » mettra tout le monde d'accord. Ce titre 100% Dagoba a su prendre le meilleur d'avant et des évolutions précitées. Une intro pesante suivie d'un riff massif et rapide, puis un chant hurlé sur riff syncopé, avant un pré refrain mélodique et enfin le refrain mi-death mi-trash qui vous brisera en mille morceaux. Voilà ce qui s'appelle de l'efficacité ! Au rayon évolution (encore), le groupe a pris un gros risque sur deux titres. Le premier, «  The World In Between », est la ballade qui tue. Je ne parle pas du truc niais à l'eau de rose avec les violons qui sifflent derrière. Ici, le refrain vous prend aux tripes et son riff principal se logera direct dans votre cervelet. Une ballade plus qu'efficace qui fait mouche. Le deuxième titre, « silence #3 », est le parfait mélange entre le rock et Dagoba. On peut penser à Placebo un instant, mais la patte du groupe reprend le dessus grâce à un énorme riff « dagobesque ». Leurs prises de risque sont une réussite. Je n'oublie pas les excellents « The Crash » et sa fin apocalyptique, « Somebody Died Tonight » avec son très bon refrain, et enfin la petite perle de fin, « Sudden Death ». Un titre malsain, lourd et pesant qui achèvera les derniers résistants à l'avancée du colosse. Si je devais faire un reproche (et oui, je sais aussi le faire), je vous conseillerais tout de même de ne pas trop chatouiller les boomer ou autre woofer de votre chaîne-hifi. La production est certes excellente mais parfois limite pour une chaîne de milieu de gamme.

« Face the Colossus », que ce soit dans sa variété et ses prises de risque montre un nouveau visage de Dagoba. A l'écoute de l'album, on sent le groupe plus mature mais aussi décomplexé. Que ce soit dans les lignes de chant plus complexes, ou dans la composition, le groupe est allé au bout de ses idées sans se poser de questions. De plus, les influences du groupe, davantage mises en avant que WHIA, confèrent à « Face the Colossus » une impression de sincérité à l'écoute. La musique de Dagoba s'en trouve enrichie et plus personnelle, sans pour autant perdre l'efficacité et la violence qui les caractérisent. Pour le moment, c'est ma baffe de l'année.

Le site : www.myspace.com/dagoba + www.facethecolossus.com

Jerem13

 

 

 

 






Adresse :
ULTRAROCK
13 avenue Charles De Gaulle
escalier D
78320 Le Pecq - France

E-mail: ultrarockcontact@free.fr                 

Design : www.essgraphics.fr