DIGNITY
" Project destiny "

DIGNITY Project destiny
Napalm Records

Dignity est un groupe autrichien, formé par l'ancien batteur d'Edenbridge, Roland Navratil. « Project destiny » est leur premier album. Une bonne petite galette, qui ne prétend pas révolutionner l'univers du métal mais juste procurer du plaisir. La recette ultra classique d'un power métal propret est certes sans surprise mais l'ensemble s'avère d'une cohérence, d'une qualité technique et d'une musicalité fort appréciables.

L'écoute de ce truc m'a ramené 20 ans en arrière, quand j'étais jeune et beau, en ces temps héroïques où Europe passait chez Jacques Martin le dimanche après-midi ( !) Les références vont effectivement des suédois (le timbre clair du chanteur et les mélodies bien troussée rappellent Joey Tempest, dont l'influence est évidente sur Arrogance And Rapture ), à Bon Jovi (ils ont piqué les pompes de clavier de Dreams Never Die sur le fameux Runaway ) en passant par Angra (mais qui ne s'y réfère pas dans le power actuel, hein ?) ou encore Kamelot (des similitudes avec le chant de Khan). Donc une approche plus symphonique que speed-mélodique du power métal.

Mais ces nuances stylistiques importent-elles réellement ? Ce qui compte c'est qu'on passe de vrais bons moments à l'écoute de ce disque. Car, si vous l'appréciez à la première écoute (et il y a fort à parier que cela sera le cas si vous êtes friands de refrains imparables, de chœurs épiques mais point grandiloquents, de soli à la fois incisifs et mélodieux, de ruptures de rythme et de chant clair), aucun doute : il va tourner en boucle.

Bien sûr, vous constaterez que certains plans sont téléphonés, que la structure est un peu toujours la même, que certaines longueurs auraient pu être « coupées au montage », que quelques gimmicks sont faciles (voire un peu nunuches). Que les compositions 5, 6 et 8 sont un cran en-dessous, que la batterie est un peu sous-exploitée. Que le refrain-qui-tue de Cry In Despair aurait mérité un peu plus de guts et que ç'aurait été un bonheur d'y entendre Jorn Lande…

D'accord, mais c'est un premier album ! Le chanteur Jake E (Dreamland, Ex-Dream Evil) est parfait de bout en bout : il monte sans trop forcer et son timbre n'est jamais criard. Il fait surtout preuve d'une sensualité vocale finalement assez rare. Les soli, sans être novateurs, sont suffisamment diversifiés pour retenir l'attention (les notes aiguës harmonieusement maîtrisées). Les refrains sont sacrément bien troussés et les chœurs n'en font pas des tonnes. Les claviers jouent un rôle de faire-valoir tout à fait intéressant, marqueurs identitaires de cette musique rafraîchissante à défaut d'être novatrice ( Dreams Never Die ).

C'est simple, j'ai accroché dès la première écoute de Project Destiny malgré la litanie des poncifs du power-métalleux de base : « life, destiny, pride, glory, dignity, spaghetti ». Non, OK, pas spaghetti. Même le refrain top crétin d' Icarus n'a pas réussi à me rebuter, c'est dire (si j'étais dans un bon jour) si le reste rattrape sans problème les quelques erreurs de jeunesse. Car enfin, même si les riffs ne sont pas très recherchés, ce qu'on retient de ce « Project destiny », ce sont avant tout de bonnes mélodies, efficaces et entraînantes, des refrains pour certains carrément tubesques ( Cry In Despair , je me répète ?) et des choix instrumentaux judicieux.

Dans un registre à mi-chemin entre le power métal et la pop ( Dreams Never Die , la reprise finale de Chris «  high on emotion  » de Burgh), voici donc un disque qui, s'il ne fera probablement pas date dans l'histoire de la musique, saura combler un large public. Des inconditionnels de Royal Hunt aux fans de Cornerstone et de Mark Boals avec Ring of Fire. A conseiller aussi aux nostalgiques de la première mouture de Wuthering Heights, à ceux qui ont aimé les metal opera Avantasia et Aina et plus récemment découvert Symphonity.

Les titres à retenir : Arrogance And Rapture, Cry In Despair, Dreams Never Die .

En conclusion, un très bon coup d'essai appelant un successeur plus audacieux, qui proposerait des arrangements un poil plus surprenants et qui, je l'espère, saura trouver le petit quelque chose en plus permettant à Dignity de se singulariser pour évoluer de la place de bon élève à celle de leader. Mais c'est une autre histoire (Gérard Blanc).

P.S Jake E, c'est un ch'ti ?

Le site : www.dignityband.com + http://www.myspace.com/dignityband

Bouteil Bout






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