EDGUY
" Tinnitus sanctus "

EDGUY Tinnitus Sanctus
Nuclear Blast

Après deux ans d'attente, les fans vont enfin pouvoir savourer le prochain opus du groupe allemand, « Tinnitus Sanctus », encore faut-il qu'il soit à la hauteur de leurs espérances… Mot à mot, le titre en dit long sur ce qu'Edguy cherche à nous proposer avec cet album puisqu'il pourrait se traduire par « Louanges aux Acouphènes » !
Ne cachant plus sa volonté d'abandonner peu à peu le Power Metal pour s'orienter vers une musique plus Heavy « old school », plus lente et posée, Edguy prend tout de même le risque considérable de décevoir ses partisans de toujours et de s'embourber dans un genre qui ne lui conviendrait peut-être pas. Beaucoup se sont déjà essayés à cet exercice compliqué (Metallica, Sonata Arctica, Battlelore…) avec des résultats, la plupart du temps, plus que mitigés.
« Ministry Of Saints », le premier titre de l'album, confirme d'ailleurs cette volonté de changement, avec un son bien heavy et un rythme plus lent, mais sa banalité nous laisse présager une certaine déception si l'intégralité du disque devait être d'un niveau similaire. Dénigrer cette première piste présentée comme un titre phare de l'album ne serait pas honnête. Simplement, les fans sont en droit d'espérer mieux des 5 allemands.
Les choses ne s'arrangent pas vraiment avec la seconde composition, « Sex Fire Religion », qui ne présente pas grand intérêt et nous conforte dans l'idée qu'Edguy a fait une grave erreur en voulant abandonner une formule qui marchait dans les albums précédents. L'introduction commence pourtant d'une façon intéressante, mais le reste de la chanson n'est pas à la hauteur, la mélodie n'est pas transcendante et l'énergie dégagée habituellement par le groupe n'y est pas du tout.
A ce moment critique, deux choix se présentent à nous, stopper net la lecture pour ne pas être davantage déçu, ou insister et passer à la piste suivante. La persévérance paye toujours, et heureusement la suite de l'album est beaucoup plus positive.
« The pride of creation », « Nines lives » et « Wake up dreaming black » rehaussent un peu le niveau, avec le retour de la double pédale et du rythme agressif qui les a fait connaître, sans pour autant être des titres transcendants. Cela suffit pour se dire qu'effectivement Edguy n'est fait QUE pour le Power Metal.
Le prochain titre nous prouve tout le contraire. Composition qui reste, pour moi en tout cas, LA chanson de cet album, « Dragonfly » nous démontre que le groupe peut réussir à évoluer de manière positive en laissant un peu de côté la double pédale et les solos à répétitions. Histoire de calmer l'atmosphère survoltée, « Tinnitus Sanctus » se prolonge avec deux compositions plus calmes et très appréciables car plutôt bien travaillées et fidèles à la signature musicale du groupe, « Torn without a rose » et « 929 ». Cela ne dure cependant qu'un temps, puisque comme Tobbias Sammet aime tant le dire, les cinq allemands préfèrent jouer « fast and heavy ». « Speedhoven », chanson de plus de 7 minutes se laisse écouter et reste intéressante par ses changements de rythme et d'atmosphère. La cerise sur le gâteau arrive avec « Dead or Rock ». Fans de bon vieux heavy, ce titre est pour vous. La lente métamorphose du groupe allemand suit donc son cours avec « Tinnitus Sanctus » qui s'avère être riche en émotions tant il peut décevoir au début mais finalement contenter l'auditeur. Les « Louanges aux Acouphènes » confirment, si un doute subsistait encore, qu'Edguy est une formation talentueuse.

Le site : www.edguy.net + www.myspace.com/edguy

Xavier

 

 






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