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JORN Lonely Are The Brave
Frontiers

Le problème lorsqu'on affectionne particulièrement un artiste, c'est qu'on a des attentes à son propos et que les grandes attentes peuvent provoquer de grandes déceptions. Prenez le dernier album de Jorn Lande en solo (avec le groupe Jorn, donc. Oui, oui, comme André avec Matos…), bon, si vous êtes fidèle à Ultrarock, vous savez déjà que je suis, depuis Ark, un hyper-fan du bonhomme qui est pour moi le Coverdale des années 2000. Ces derniers temps, le Jorn n'a pas chômé (à son compte, en duo avec Russell Allen ou en guest chez Ayreon et Avantasia). Son label prend bien soin de sortir des trucs à la pelle pour s'assurer qu'on ne l'oublie pas : compil de réenregistrements (l'excellent « The Gathering »), album de reprises (« Unlocking The Past »), double live (in USA) et à présent ce « Lonely Are The Brave » (le successeur de « The Duke », sorti en 2006).

A la première écoute, pas de surprise : ce n'est pas avec ce disque qu'il va se débarrasser des comparaisons avec Coverdale et audiblement, il s'en fout ! On retrouve toutes les références de Lande : Rainbow (le petit côté Spotlight Kid du premier morceau), Whitesnake (on n'ajoutera rien), mais aussi Black Sabbath pour les ambiances plus lourdes qu'à l'accoutumée qui parsèment ce disque. Où l'on entend aussi distinctement que le gars n'a pas écouté que Coverdale : il sait aussi très bien faire son Dio ( Night City ). Comme d'hab', la voix est parfaite : chaude, bien timbrée, puissante, équilibrée, toujours aussi polyvalente et pourtant immédiatement identifiable. Y'a pas à dire, c'est assurément le meilleur vocaliste dans son registre actuellement.

Mais… Parce qu'il y a un gros mais ! L'inspiration semble absente et tout cela manque de relief et de souffle. C'est d'abord la faute aux compositions : preuve encore qu'on peut être un first class interprète sans être pour autant un compositeur du même calibre (le titre « Lonely Are The Brave » est bancal du refrain, par exemple). Ensuite, les guitaristes sont très énervés et dressent le mur du son mais semblent jouer en roue libre. Ils nous assènent une interminable suite de riffs qui tournent à vide. Bref ça mouline grave mais la mayo ne prend pas. En plus, le son de gratte est à la fois compact (de l'air, p***** !) et glacial (où est le feeling, m**** ?) Remarquez, je fais là le même genre de critiques que j'adressais il y a peu à Pagan's Mind, le groupe de Jörn Viggo Lofstad, ci-devant guitariste de Jorn - le groupe. Quand je pense que Lande a joué avec Micky Moody, ça doit lui faire drôle…

Résultat ? Cette curieuse potion, mélange de serpens albus et du Sab' période Dio est plutôt indigeste. D'accord, on ne pourra pas écrire que Lande se complait dans un FM easy listening mais personnellement, je préférais le hard simple et direct (peut-être un peu premier degré mais si efficace) de The Duke à cette sauce à la fois lourde et sans grande saveur.

En conclusion, un album qui se veut heavy (c'est réussit !) mais qui laisse au vestiaire les refrains imparables et oublie de proposer des titres à retenir. Un raté, donc. Sans rancune Jorn, j'attends le prochain (comme avec les métros trop pleins…)

P.S « - Reviens Magnus (Karlsson), reviens !

- Bah pourquoi ?

- Parc'que Lande, il a besoin de toi… »

P.S.2 Waouh, la pochette ! (Nan, j'déconne… Même le corbeau a l'air con.)

Le site : www.jornlande.com + http://www.myspace.com/realjorn

Bouteil Bout