MAGICIAN
" Tales of the magician "

MAGICIAN Tales of the Magician
Dockyard 1

Les brésiliens de Magician ne sont ni les premiers ni les derniers à émuler un groupe-culte. Pour eux, ce n'est pas moins qu'Angra. Attention, le Angra, avec Dédé-l'organe… Mais voilà, quand on affiche de telles prétentions, il faut assurer derrière ! Donc, avec son premier album, ce groupe formé en 2000 à Porto Alegre entend reprendre les choses où les a laissées Mr. Matos en quittant son groupe. Soit. Vérifions.

Premier problème : cloner sans posséder l'A.D.N. d'origine. Où sont passés les titres à la fois épiques et incisifs ? Où sont passées ces rythmiques inspirées, ces soli véloces, ces mélodies imparables et les refrains itou ? Et le cocktail d'influences heavy, progressives et traditionnelles ? Et puis, bon sang, il est où le chanteur d'exception ? Ça fait beaucoup de manques pour que prenne la mayo…

Deuxième hic : en fait de reproduire la recette goûtue de ses prédécesseurs brésiliens, Magician se complaît dans un heavy metal traditionnel à l'ahlleumande, avec la grosse artillerie (le gros son, la grosse prod, les gros chœurs, le gros accent aussi), la qualité d'exécution irréprochable (orfèvrerie sans âme) à laquelle se dispute la linéarité du propos. Bons élèves appliqués, cependant. Dans le genre sous-produit du croisement speed-mélodique-symphonique à la Avantasia, tous les clichés ont bien été retenus : la grandiloquence (avec le vibrato du chanteur-qui-se-la-pète), la pauvre histoire-prétexte (le magicien qui doit sauver son peuple, bla, bla, bla), les rythmes échevelés rompus par des breaks parfois improbables déstructurant les titres, quelques passages où on entend distinctement la basse, les claviers et les (faux) violons, les petites touches folk.

Manquent juste l'inspiration et la qualité des compositions pour prétendre jouer dans la cours des vrais groupes de heavy prog'. Si Magician avait pensé à inclure des refrains réussis et des mélodies auxquelles on puisse s'accrocher… Mais ne rêvassons pas sur ce qui aurait pu être et continuons de déplorer ce qui est. Un résultat peu convaincant, ne sortant tellement pas des sentiers battus qu'il ressasse les canons du genre en tournant à vide. Du plat, du vent ou alors du lourd, du plombé mais sans grâce. Impeccablement exécuté, certes, mais décidément pas inspiré pour deux sous. Au mieux du mauvais Rhapsody ou du piètre Gamma Ray mais certainement pas du Angra ! Si on fait (gentiment) fi des (ridicules) prétentions artistiques, on peut tout de même passer de bons moments vers la fin de la chose (parce que c'est bientôt fini). Citons le speed Siege of zelgian qui s'assume, le solo pas dégeu. de Crossing the last gate , morceau qui, avec quelques mesures composées et rythmiques plus recherchées (la longueur de la plage aussi) pourrait presque justifier l'étiquette « progressive » auto-attribuée.

En conclusion, encore un groupe qui ne se mouche pas du coude et qui se loupe. L'inspiration d'un Rondo Veneziano, la finesse d'interprétation d'un Richard Clayderman, l'innovation d'un André Rieux, le charisme d'une huitre : comme disait l'autre, « le chemin est droit mais la pente est raide ! » A oublier.

P.S. Que reste-t-il aux autres ? Ben tiens, c'est la bonne nouvelle : tout !

Le site : http://www.magician.com.br/ + http://www.myspace.com/magicianband

Bouteil Bout






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