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MESHUGGAH Obzen
Nuclear Blast

Cela faisait trois longues années que MESHUGGAH n'avait rien sorti depuis « Catch 33 », hormis la réédition de l'album « Nothing », remixé et avec les bonus DVD. Je dois bien admettre que mon attente, bien que très difficile à vivre, s'est vue récompensée par l'arrivée de ce nouveau joyau de mes Suédois préférés chez NUCLEAR BLAST. Je l'ai enfin cette petite bombe atomique de Métal expérimental ultra technique et je dois reconnaître que je suis aux anges. Que vous dire sur MESHUGGAH que vous ne sachiez déjà. Un groupe absolument génial, qui est un des rares à pouvoir attirer un nombre incroyable de musiciens, tous genres confondus, bien entendu avides d'expériences musicales et de technicités instrumentales hors normes.

Tout d'abord, parlons du titre de l'album, qui est en fait la compression d'obscène et de zen. Obscène, du latin Obscenus signifiant « de mauvaise augure » et du mot japonais Zen, signifiant « Méditation silencieuse ». Ce qui pourrait nous donner « une méditation de mauvaise augure ». Bien entendu, cela est mon interprétation et le calembour humoristique n'est pas à omettre. Pourtant, au regard de l' artwork , il me semble que mon interprétation semble me donner raison. Mais niveau musique, me direz-vous, dans quelle direction se sont dirigés nos cinq killers Suédois. En fait, vous aurez dans « Obzen » tout ce qui a pu être fait par MESHUGGAH sur les précédents albums. Un peu de « Destroy, Erase, Improve » de « Nothing », de « Catch Thirtythree », de « Chaosphère » rendant ce nouveau CD beaucoup plus diversifié et abordable, façon de parler. C'est un peu comme si MESHUGGAH avait enfin réalisé l'album qui allait pourvoir réconcilier tous les amateurs de musiques brutales et expérimentales et en même temps s'ouvrir vers un public plus large. L'ensemble restant ultra technique, violent et vraiment intéressant, mais en n'oubliant pas le côté planant et ambiant de certains titres, « Lethargica », comme pour les solos mélodiques et techniques de Fredrik Thordendal, toujours aussi majestueux. Ecoutez le solo de « Bleed » ahurissant ou sur l'excellent dernier titre « Dancers to a discordant system ». Justement, pour ce qui est des guitaristes, Thordendal et Hagström sont tout deux passés définitivement à la huit cordes et nous démontrent la parfaite maîtrise de leurs instruments. L'intégration définitive de Dick Lövgren au poste de bassiste, donne à « Obzen » un groove que je n'avais pas encore entendu à ce point sur les autres albums. Quand à Tomas Haake, il reste toujours aussi grandiose et fin dans son jeu, tout en ayant, en plus, écrit la totalité des textes d' « Obzen ». Jens Kidman, lui, retrouvant sa gouaille et la rage des grands jours, me fait vraiment plaisir à entendre. Le flot de ses vocalises restant encore plus chirurgical et plus complexe qu'il n'y parait au premier abord. Il n'en reste pas moins que quand vous écoutez la musique de MESHUGGAH, les dénominateurs communs restant la technicité ainsi que la complexité de ses breaks et de ses polyrythmiques. Si vous ne connaissez pas encore ce groupe, ne soyez pas effrayé par son contenu, vous allez vivre une expérience musicale qui ne pourra que vous ouvrir vers des chemins que vous n'auriez pu imaginer avant. C'est un peu comme une maturation musicale qui va s'opérer en vous et vous n'aurez plus la même écoute et la même vision de la musique après. Pour les autres, ceux qui clament haut et fort leur allergie à cette musique venue des grands froids, le temps de l'éveil musical n'est peut-être pas encore venu et j'espère que MESHUGGAH sera celui qui apportera de la lumière à leurs pauvres âmes perdues un beau jour.

MESHUGGAH reste pour moi un groupe indispensable pour sa richesse musicale et « Obzen », un des albums de l'année 2008, même si nous n'en sommes qu'au début.


Le site : http://www.meshuggah.net/ + http://www.myspace.com/meshuggah

Dave.