VOODOO SIX
" First hit for free "

VOODOO SIX First hit for free
White Knuckle Records

Ah ! La sixième carte du tarot vaudou, l'ensorcellement, le pacte avec le diable, Robert Johnson, « touteu la musiqueu queu j'aimeu », etc. Ce « First hit for free » des anglais de Voodoo Six, on va le ranger au même rayon que la poupée à l'effigie de Sarkozy : on a le droit de l'acheter mais ça porte quand même atteinte à la personne, autant qu'à la fonction ?

Musicalement, ça tape un peu partout dans le hard and heavy, d'Hendrix à Black Sabbath, des Four Horsemen au grunge (Alice In Chains) en passant par Guns'N'Roses (la fête aux gammes pentatoniques en déluge bien gras à la sauce Slash). Avec des pleins cageots de citations : on reconnaît par exemple le son de gratte du Black Hole Sun de Soundgarden sur l'intro de Walking On Nails . Également des références appuyées au rock sudiste de Lynyrd Skynyrd et autre Blackfoot et un penchant évident pour les gros riffs à la Zakk Wylde. Une tentative de 70's revival des différentes tendances du heavy, allant du hard blues de Led Zep ( Faith ) au doom du Sab'. Un peu dans l'esprit de ce qu'ont fait les Black Crowes dans les années 90. Logiquement un truc pour Mr. Bout…

Mais… des mélodies pas franchement entêtantes qui ne facilitent guère les premières écoutes. Le chant par trop forcé d'un vocaliste qui en fait des caisses dans un registre à la Jeff Keith (Tesla) ou à la Steven Tyler (gardant les tics sans retrouver l'expressivité). Des compositions peu inventives qui ne font pas dans la dentelle et peinent à sortir du lot commun. Qui oublient surtout trop souvent de laisser respirer la musique (et l'auditeur). Et une impression brouillonne se dégageant d'un mixage envahi par les fréquences medium-basses (faudrait jamais laisser les bassistes produire !). Voici le tableau peu élogieux que je suis bien obligé, dans un souci d'exactitude, de vous brosser de ce disque.

Je déplore l'aspect répétitif et indigeste de la chose, probablement dû à l'impression (parfois) bancale qui se dégage des interactions riffs/voix et surtout à ce son épais mal défini, pourtant remixé par Mike Fraser (Guns'N'Roses, Aerosmith, Metallica, AC/DC). Étonnant autant que décevant. A noter que la sensation de lourdeur sans nuance du son et la difficulté de la voix à sortir de la mélasse s'avèrent encore plus évidentes sur scène (première partie d'Extreme à Paris le 04/11/2008).

En conclusion, il y a pourtant du potentiel (si, si) mais le cheval a besoin d'un bon débourrage ! Ca pète plus haut que son cul (à défaut de le botter). Ils auraient fait un peu le tri, qu'ils auraient pu nous pondre, après écrémage, un excellent EP…

Donc pour le prochain, revoyez-moi ces choix de mixage, b***** ! Montez le chanteur pour qu'il arrête de gueuler, soignez les ambiances en pensant aux silences (suivant le célèbre conseil de Keith Richards) et surtout… baissez le bassiste (en douce, sans lui dire).

P.S. Le maquillage Yin/Yang du chanteur éveille déjà les zygomatiques, ce n'est pas avec le dernier titre (pourtant pas le moins intéressant) que Voodoo Six gagnera en crédibilité sur le marché français ( Slip Inside ) !

Le site : www.voodoosix.com

Bouteil Bout

 






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