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WARREL DANE Praises To The War Machine
Century media

Première escapade en solo pour le frontman de Nevermore sous la forme d'un album de 12 titres peaufinés avec l'ex-Soilwork Peter Wichers. Rentrons tout de suite dans le vif du sujet, il ne s'agit absolument pas ici d'un ersatz du gang de Seattle. Il m'a fallu plusieurs écoutes déjà pour m'imprégner de cette idée et digérer tout ça. Je pense que les fans de Iron Maiden qui ont écouté des albums solo de Bruce Dickinson savent de quoi je veux parler… c'est la voix de… mais ce n'est pas le même groupe. Loin de l'avalanche technique de Nevermore, tout est ici pensé au format « chanson » ; à savoir des structures simples et un calibrage dépassant rarement les 4 minutes. La production est excellente, les arrangements sont minimalistes et on ressent que l'écriture et l'enregistrement transpirent la spontanéité. En dehors des quelques guests (James Murphy et Jeff Loomis tout de même…) nos 2 comparses se sont entourés du dispensable Matt Wicklund (dispensable car Wichers aurait pu assurer lui-même toutes les guitares) et de notre Dirk Verbeuren national, le seul batteur au monde à posséder le don d'ubiquité. Plutôt embauché sur le projet pour sa qualité métronomique et sa rapidité d'adaptation que pour sa technique, Dirk assure ici le minimum syndical, sans s'enflammer, tout en proposant quelques breaks de son cru qui raviront sans doute ses nombreux fans.

« Equilibrium » mis à part, toutes les chansons sont mid-tempo, ce qui pourrait sembler rédhibitoire, mais le format court des chansons ne laisse finalement que peu de place à la lassitude. Vous l'aurez compris, la forme a pour but de mettre en avant Warrel Dane et son bel organe. Il évolue ici surtout dans un registre médium ou grave chargé d'émotion, délaissant sa fameuse voix haut perchée « à la Blitz ». Sa voix caverneuse fait merveille sur « Lucretia My Reflection », il est pourtant difficile de passer derrière Andrew Eldritch qui écrivit cette chanson en 1987 (sur Floodland des Sistrers Of Mercy). Warrel Dane montre une fois de plus son habilité à proposer des reprises à sa propre sauce, et ça fait mouche, un des meilleurs titres de l'album sans conteste. Sur le fond, nul doute que les anglophones seront davantage touchés ; le chanteur abordant des thèmes souvent personnels et/ou engagés (« Brother » fait assez froid dans le dos tout comme le final de « This Old Man », mon Dieu quel talent). Si on ajoute à cela des musiciens hors pairs, des soli distillés avec intelligence, feeling et maîtrise, on se retrouve face à une véritable réussite… pour peu qu'on fasse l'effort d'occulter Nevermore car il est vrai que les premières écoutes sont déroutantes.

Le site : www. warreldane .com + www.myspace.com/ warreldane

Malmir