A Q M E   E n   l ' h o n n e u r  d e  J u p i t e r
At(h)ome

Issu de la Team Nowhere au tout début du siècle aux côtés de WATCHA, ARTSONIC ou encore PLEYMO et ENHANCER, AQME fait aujourd'hui figure de vétéran du néo metal français. Le genre commence à doucement passer de mode et la Team ne fédère plus comme avant malgré la résistance de certains des groupes précités. Le néo metal aurait-il fait son temps, pliant devant cette relève plus british pop rappelant celui des Beatles avec des groupes comme BB BRUNE et son rock de petits bourgeois ? Des groupes comme AQME ont-ils su garder ce public jeune qu'ils avaient convaincu il y un peu plus de 9 ans ?
Seuls les résultats commerciaux et promotionnels de ce cinquième album pourront à la limite nous éclairer sur la question. Mais en attendant, le mieux c'est encore de l'écouter pour tenter de savoir si le groupe a encore quelque chose à dire.
AQME a courageusement choisi de chanter en français. On sait à quel point cela rend difficile une éventuelle exportation et compte tenu du fait que le rock et la France n'ont jamais été une alchimie lucrative, on pourra en déduire que le groupe a fait ce genre de choix pour l'artistique et non pour son aspect commercial limité. De ce fait, le public comprendra de quoi les textes parlent et un soin tout particulier est apporté aux thèmes choisis et développés. Certains critiqueront sans doute le choix de quelques mots ou la tournure de quelques phrases ne correspondant pas à leur critère intellectuel souvent calqué sur la taille de leur égo, pour ma part je pense qu'AQME fait partie de ces groupes qui portent bien la langue française et l'adapte parfaitement au public visé par leur musique. Ici on s'adresse à une génération quelque peu désabusée, une génération qui peu à peu murie et entre dans la vie active avec ses déceptions et ses difficultés. On ne pourra donc pas dire que cet album constitue un appel au positivisme. D'un autre côté, il s'agit aussi d'un exercice propre au style néo metal, en cela, AQME ne déroge pas à la règle.
Pour ceux qui ont écouté leur précédente galette, on reste plus ou moins dans les mêmes sonorités, une voix qui navigue entre le cri violent et revendicatif façons hardcore et des mélodies plus douces pour laisser à nos esgourdes le temps de respirer (et oui, on respire aussi par les oreilles parfois). D'un point de vue strictement subjectif et personnel, je ne suis pas un grand fan des choix sonores concernant le son des guitares que je trouve un peu trop métalliques et synthétiques. Mais le gros son est bien présent sur ce disque, la démarche reste à la hauteur des canons et chaos sonores des scènes anglo/saxonnes, on ne se moque pas de celui qui choisira d'investir.
Alors faut-il investir justement ? La réponse la plus simple pour moi serait de vous dire que si vous aimez le reste de la discographie du groupe, vous ne prenez pas un grand risque d'être déçu par ce cd. Mais je me dis que cet opus mérite tout de même mieux. Il mérite de ratisser plus large que le public acquis habituel du groupe, il mérite d'ouvrir une porte supplémentaire. Celle qui permettra à AQME de pouvoir proposer une musique artistiquement libre sans galérer, celle qui permettra à AQME d'ouvrir un chemin au rock français vers une reconnaissance plus importante dans nos médias. Oui je rêve un peu, mais j'y crois encore et pourquoi ça n'arriverait pas à AQME ? Je le leur souhaite.

Le site : http://www.aqme.com + http://www.myspace.com/aqme

V.