B O A R D E R S  The world hates me
Retroactive Records

C'est en quelque sorte une seconde naissance pour ce groupe italien, pourtant formé en 1989, avec la sortie de cet album, « The world hates me ». N'étant pas le premier opus que Boarders nous propose, il est pourtant bien plus authentique que les précédents. En effet, les milanais se considéraient jusque là comme un groupe « tribute », reprenant les meilleurs titres du trash et du heavy metal pour nous les proposer à leur sauce sur deux albums studios, quelques démos ainsi qu'un live totalement dédié à leur inspiration de prédilection, Megadeth.
C'est donc un pas en avant considérable et avec un risque de la même importance que Boarders se lance dans la composition pour parfaire leurs interprétations. Pour autant, on ne change pas de vieilles habitudes en si peu de temps, et ces fans de Bay Area n'ont pu s'empêcher d'inclure dans cet opus une version fidèle de « My darkest hour ».
La comparaison s'arrêtera au style pour ce qui est de ce groupe et des immensités dont ils s'inspirent. La ligne de conduite que les italiens se sont fixés offre des compositions tantôt trash, tantôt plus heavy. On a effectivement du mal à cerner une once d'inspiration venant de Metallica ou d'Exodus dans un titre comme « True rebellion », plus proche selon moi d'une autre éminente formation, Mötley Crüe. De plus, le timbre de voix d'Egidio Casati semble difficilement compatible avec un trash bien lourd, loin de certains Dave Mustaine ou James Hetfield.
La première impression n'est finalement pas la bonne. Outre la composition introduisant cet album, le reste du disque propose des titres au son plus lourd et aux sonorités bien plus proches de ce que l'on attendait.
Une double énergique, une saturation de guitare caractéristique de ce registre ainsi qu'un chanteur ayant plusieurs cordes à son arc vocal et le tour est joué. On sent l'esprit de Megadeth planer sur des titres cadencés comme « Baptized with fire », « For what's it worth » ou encore « W.P.D ».
Heureusement, Boarders ne se limite pas à « faire comme », mais se lance également dans des projets plus ouverts, donnant un peu d'air à un album qui finit par manquer cruellement de nouveautés. Ainsi, « Jump for joy » ou « Till life do us one » sortent un peu de ce moule dans lequel les italiens se sont emprisonnés tous seuls.
Inutile de s'arrêter trop longtemps sur la reprise précédemment citée, à savoir « My darkest hour », qui n'apporte rien à ce titre phare de la discographie du groupe américain et reste tellement fidèle à l'original qu'il en devient stérile.


20 ans pour se décider à voler de ses propres ailes, cela peut paraître long. « The world hates me » est un peu le test pour les milanais qui permettra de déterminer si Boarders est voué à n'être qu'un groupe de reprise ou s'il peut prétendre à une véritable carrière d'artistes à part entière. Me concernant, ce premier « véritable album » affiche un résultat mitigé et ne parviendra peut-être pas à convaincre l'étendue de l'auditoire.

Le site : www. boarders .it + www. myspace .com/music4thelion

Xavier