C.L.A.F.F. Double fuck
Why Note

« Double fuck » ! Tout un programme n'est-ce pas ? Mais ce nom semblera tout sauf usurpé aux bons amateurs de rock une fois ce disque écouté… Il s'agit plutôt de quelque chose comme un double uppercut, mais on mettra le fuck sur le compte de la licence poétique. De même que cette pochette nous présentant le Sacre de Napoléon de David transpercé par un… euh, un double fuck, ma foi, littéralement, deux doigts d'honneur brandis par des bras verdâtres, non sans rappeler ceux du public d'AC/DC sur « Let there be rock »… sûrement pas un hasard, tant ce disque fleure bon ce qui se faisait de meilleur dans les seventies ! Alors ce disque, ce disque… qu'est-il au juste ? Il est l'œuvre de « CLAFF ». « Claff », c'est Claff Germain, auteur, arrangeur, batteur, producteur, mixeur et géniteur de ce projet. Mais c'est aussi la « Coopérative Libre d'Artistes Fous Furieux », son projet donc, rassemblant en vrac des membres de Reverend, X Syndicate, Alexx & the Moonshiners, Jesus Volt … « Claff » c'est aussi « abruti » en anglais et avec ça nous tenons le dernier élément de notre recette à savoir l'humour irrévérencieux.

Voilà donc ce qu'est « C.L.A.F.F. ». Reste à en voir le résultat, et franchement il vaut le coup d'œil. Au vu du line-up on peut certes s'interroger sur sa nature… Déjà on s'apercevra que tous ces musiciens ont en commun de solides racines Blues, ce qui donne déjà une cohérence de base. Et l'on s'attaque ici à tout ce que le Blues a donné de meilleur, du Rock au Hard des seventies. Nous avons d'abord de l'excellent Hard Rock dans l'esprit de Led Zeppelin (« Miss Doe » et son rythme funk dans l'esprit Houses of the Holy / Presence). Nous avons évidement de l'excellent Rock seventies (« Rebel land »). Tout cela avec une hargne qui colle parfaitement au titre de ce disque. Les références musicales de l'équipe sont irréprochables. Alexx Schroll chante « Son of the Blues » emmené par une très belle guitare sur une rythmique et une basse bien AC/DC. Lord Tracy de Jesus Volt épaulé par son guitariste nous interprète les titres les plus lourds, « Need a dose » ainsi que « Kill my banker » sur une magnifique rythmique, tous deux pourvus de soli extrêmement solides. Il est rejoint par Marc Loy pour un slow au rythme Blues (« It's OK Amigo »), et le laisse interpréter « Boom Boom Room », très bon Hard Rock seventies au magnifique rythme de basse, dans l'esprit Thin Lizzy (sans doute le groupe préféré de Claff si l'on en juge par les nombreux clins d'œil qui parsèment les textes de « It's OK Amigo » ou du morceau d'ouverture), et le beaucoup plus rapide « Queen of a day » bien que mélodique, à la manière d'un punk, dans l'esprit Rose Tattoo plutôt. Tout cela est enfilé à la vitesse d'un album de Motörhead, à peine entrecoupé par la comptine hallucinée « The Legend of the rocker and the fisherman », et se termine par les deux parties de « Rock And Roll great wall », la première dans le même esprit que « Queen of a day », à savoir un punk rapide et violent, mais qui finit par se ralentir pour se muer en Hard plus classique, la seconde étant un pur Blues retro du plus bel effet… Non décidément la culture musicale de cette fine équipe est irréprochable ! D'ailleurs, 5 titres bonus sont offerts à la suite de ces 10 morceaux, des reprises de rien moins que AC/DC, Thin Lizzy, Deep Purple, Led Zeppelin et Motörhead ! Non, « mother fucker » ou pas, ces types là ne peuvent être fondamentalement mauvais.

Que dire de plus sur cet album ? Références magnifiques, résultat hautement énergique, plaisir auditif. Le tout mis en relief par les différentes interventions au chant, et la variété des titres. Un sans faute. Tout de même gâché par un son dépourvu de la moindre once de puissance, il faut bien le dire, qui risque de rendre une impression brouillonne, mais gageons que les amateurs de bon rock classique sauront passer outre, tant la musique est irrésistible.

Le site : http://www.claffland.com/ + http://www.myspace.com/claff666

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