D A R K   A G E   A c e d i a
AFM Records

Parfois, on peut croire à l'injustice. Pourquoi de nombreux et non talentueux groupes, en sortant des albums pitoyables, trouvent le soutien de gros labels, alors que des dizaines de bon groupes méritants vont galérer toute leur carrière pour se faire un nom ? L'argent est sûrement le facteur premier, et les maisons de disques en ces temps de crises ne prendront dorénavant plus aucun risque.

Avec Dark Age, j'ai toujours eu ce sentiment de gâchis. Ce groupe nous a déjà sorti plusieurs très bons albums, et la reconnaissance n'est jamais vraiment venue. L'injustice est flagrante. Les allemands en sont déjà à leur sixième album, et il faut bien reconnaître que « The silent republic » ou l'éponyme « Dark age » sont deux énormes albums de Thrash mélodique moderne. Après le départ de leur bassiste en 2008, l'album « Minus exitus » marquait un peu le pas. Mais Dark Age n'a pas dit son dernier mot. Voici « Acedia », un album qui ne manquera pas de diviser les fans de la première heure. J'avoue qu'à la fin de la première écoute, je me suis retrouvé le cul entre deux chaises. Le Dark Age d'entre 2002/2004 n'était-il plus ? Il est vrai que le tempo général s'est ralenti, et les passages chantés en voix claire sont encore plus nombreux qu'auparavant. On croit alors à l'énième tentative de Dark Age, celle d'accrocher le peloton de tête des groupes bien planqués dans la facilité. Mais alors que j'étais à deux doigts de lâcher mon venin, le temps a fait son œuvre. Après plusieurs écoutes, « Acedia » fait apparaître un album pas si « easy » que ça. La force de Dark Age est de pondre du bon tube tout en gardant le côté agressif. On ne peut pas les traiter de vendus. Alors certes, le côté mélodique est plus présent mais il est surtout plus abouti. Cette fois, la machine de guerre allemande a trouvé le bon compromis. Dark Age est un de ces rares groupes à pouvoir faire, sans lasser, un « new modern melodic thrash ». Ce genre de style que l'on peut écouter n'importe où et dans n'importe quelles circonstances. C'est ainsi que je me retrouve à chantonner sous la douche le refrain de « Devote yourself to nothing », ou a secouer la tête au volant de ma voiture sur « Halo meridian ». Dark Age est un groupe qui passe partout mais qui ne peut pas nous laisser insensible. De plus, le travail de production est toujours de très bonne qualité. Les riffs sont toujours entêtants et puissants, tout comme les vocaux hargneux de Einke. L'ensemble passe fort bien et je me suis même retrouvé à m'excuser devant mon pc. Pardon messieurs de Dark Age, j'ai douté de vous pendant quelques écoutes, mais vous m'avez bien cassé les fesses une nouvelle fois.

La cuvée 2009 en provenance de Hambourg est de très bonne qualité. En repoussant ces limites mélodiques mais en conservant son coté agressif, Dark Age rebondit après un « Minus exitus » trop sage. Ce nouvel album est gorgé de hits entêtants et jouissifs qui resteront dans un coin de votre tête. Un album à classer au même niveau que l'éponyme, soit une réussite.

Le site : www.dark-age.eu + www.myspace.com/darkage404

Jerem13