DEZPERADOS Elephantyasis
One Is Good Records

i pourrait y trouver son compte ? » répondent-ils, interrogés sur leur peu d'intérêt pour la scène française… Mais ce sont des groupes comme eux qui sont là pour y remédier, justement… Eux, ce sont Dezperados, groupe normand actif depuis 5 ans maintenant et dont ce « Elephantyasis » est le second album, entièrement autoproduit. 5 musiciens, 12 titres, et l'absence d'avenir pour la scène française est remise en question. Cela ne pourra du moins qu'être le fait de tels groupes.

Alors, réduits à notre pauvre situation de chroniqueurs, notre tâche est de donner une idée la plus précise possible du groupe que nous présentons, nous nous efforçons de le faire entrer dans l'une de ces cases qui auront un sens pour les auditeurs. Du coup, bon nombre de ces derniers se verront immanquablement présenter Dezperados comme un groupe Stoner. Mais là, il va être difficile de s'en tenir à cette définition. Certes, nous avons un groupe aux influences stoner (bien que dépourvu de tout le côté psyché, donnant plutôt dans le sombre), c'est certes lourd comme musique, du Hard classique avec un son Nineties, du Queens Of The Stone Age etc, mais on est d'emblée sensible, dès le riff bien lourd du premier morceau passé, avec son côté zeppelinnien, à divers éléments comme le côté punky de la chose, la voix de Julien Soler (fort acceptable, qui aurait gagné à être plus mise en avant d'ailleurs), qui évoquera Iggy Pop à bon nombre, et tout un assortiment d'éléments divers et variés qui nous feront oublier le Stoner par la suite. Allons-nous parler de fusion ? Non, mais en quelque sorte le groupe fait au stoner de QOTSA ce que Gov't Mule a fait au Southern Rock, c'est la meilleure impression que je puis donner de la chose. Au fil des morceaux la musique se verra ainsi enrichie de breaks Jazzy (« Wallstreet's men », et sa rythmique réminiscente de Rush, elle), des guitares funk (« Ethanol blues »), des intermèdes acoustiques (sur le pourtant plus Metal « In the woods », à l'ambiance très réussie), des lignes Soul (« Doppelganger », avec d'autre part une production aux sonorités Pink Floyd), des rythmiques Shuffle (« Ovies aries »)… bref, bien d'autres choses à côté de la base QOTSA de la musique, toute présente qu'elle soit (le riff de « Fat Boy », la lourdeur de « M.A.B. » entre autres sont là pour le rappeler), et tout ceci bien inter mêlé comme on le voit !

Un groupe à l'originalité incontestable, donc, et surtout au caractère bien défini. Malgré les éléments divers qui se côtoient sur un même titre, l'ensemble a une empreinte profondément originale et personnelle, et il s'agit peut-être de la principale qualité du disque… du moins le sera-t-elle aux yeux d'un auditeur conscient de la déperdition de cet élément chez bon nombre de formations contemporaines à Dezperados. Donc un disque à la qualité artistique incontestable. Le seul défaut qui pourrait l'empêcher de décoller serait peut-être que la recette, aussi irréprochable soit-elle sur le plan artistique, manque peut-être d'une certaine levure pour décoller et laisse un arrière-goût manquant de légèreté. Mais ceci ne devrait objectivement décourager que peu d'auditeurs. Et nul doute que même ce point évoluera, vu le potentiel incontestable des musiciens ici à l'œuvre.

Le site : http://www.dezperados.fr/ + http://www.myspace.com/dezperados

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