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ELECTRIC MARY
" Down to the bone "

E L E C T R I C   M A R Y   D o w n   t o  t h e  b o n e
Powerage Records

Attention : bombe !
Derrière une pochette rétro compilant un lettrage, une photo de groupe et des surimpressions communs à presque tous les vinyls de gros rock enregistrés de 1966 à 1976 (de Creedence à Hendrix en passant par les Doors, Led Zep, Vanilla Fudge ou Cream), vous (re)plongez avec Electric Mary dans l'univers sonore du rock dur originel. Celui qui, enraciné dans le blues et mâtiné de pop, était joué par des fils de petits bourgeois blancs en rupture socialo-idéologique, cherchant l'émancipation individuelle dans les mirages hippies et qui s'encanaillaient la double croche au contact de rythmiques noires sulfureuses. Pour la petite histoire, le nom du groupe est venu à son auteur-compositeur-vocaliste Rusty à l'occasion d'une rencontre avec Mary Campbell, manager du légendaire Electric Lady Studio de Jimi Hendrix à New York.

Au programme de ce « Down to the bone » (littéralement « en bas dans l'os »), comme l'annonce le titre, c'est retour aux fondamentaux : direct dans le (bois) dur ! Du hard rock dans la lignée des Beck, Clapton, Page, Townshend (pour les anglais), des Hendrix, Perry/Tyler (pour les américains) et des frères Young (pour les kangourous). Seventies, donc et fiers de l'être. Impossible effectivement à la lecture de ce CD de ne pas évoquer les figures tutélaires d'Humble Pie, de Free, des Faces et, surtout, des premiers Led Zep.
Et de reconnaître que pour l'amateur du genre (je parle ici de musique de genre comme il est des films de genre), c'est le panard ! Qui peut s'amuser du début à la fin de la galette, sans lassitude aucune, à remarquer les références, influences et autres citations et à les attribuer aux musiciens et albums correspondants. Soit une écoute musicale doublée d'un « petit jeu con » du type blind test sympatoche. Ainsi le connaisseur de la scène hard rock des trente dernières années trouvera matière à musicologie, tant il est vrai que le groupe connaît ses classiques sur le bout des médiators et revisite efficacement les standards du genre. C'est d'ailleurs ça le plus intéressant : une aptitude à citer sans copier, à jouer « dans l'esprit » sans singer.

Au-delà de l'évidente filiation avec la génération des papys cités plus haut, on constate une continuité après des groupes comme Whitesnake (période anglaise), Rose Tattoo, Tesla, The Quireboys, Thunder, Cinderella (les oripeaux et la lippe en moins) ou Guns'N'Roses (le trash punk en moins) et une fraternelle proximité avec les Black Crowes et The Answer. Que de bonnes raisons donc pour vous jeter sur ce disque qui flingue les canards en plein vol. Que dis-je ? C'est direct le foie gras, la salade et le Montbazillac en prime, dès la plage d'intro !
Le son des guitares est gras et gros à souhait, sale juste ce qu'il faut mais toujours rond et chaud, soutenu par la basse ronflante qui va bien (c'est elle qui porte le titre Sorry de bout en bout). Les rythmiques compilent des riffs tous plus « jimmy pagiens » les uns que les autres. On notera les bons soli bien nerveux, joyeusement balancés dans un esprit « Angus tendance shredding », qui agissent comme autant d'exhausteurs de goût de ces rythmiques bluesy old school. La voix, plus souvent rock'n'roll que virtuose, colle parfaitement au style. Imaginez un chanteur au timbre proche de Jeff Keith de Tesla (cf. Right Down To The Bone ), ne dédaignant pas les intonations ondoyantes à la Robert Plant et capable, lors des moments d'accalmie, d'évoluer vers des sonorités graves à la Eddie Vedder (Pearl Jam). S'il lorgne souvent du côté de Steven Tyler ( No One Does It Better Than Me ), Rusty propose un remarquable panel de références, tout en conservant son identité propre, ce qui est loin du tout venant. Marrant de constater que ce type au look de bûcheron égaré dans le bush ressemble au petit frère de Jack Nicholson… Quant au batteur, il a été biberonné à la bière et aux cailloux et cogne logiquement dans le style (tout en finesse) Bonzo : (très) lourd et sec (enfin, entre les bières).

Les titres à retenir : le tournoyant Let Me Out d'introduction (composé et joué dans le même esprit que le Always On The Run de Lenny Kravitz), le très zeppelinien Gasoline And Guns , Right Down To The Bone , One In A Million (un concentré d'aerozep ou de led smith au choix), Sorry joué « la poignée dans l'angle » comme disent les bikers, le pesant et électrisant Crashdown , hanté par le fantôme du dirigeable plombé de 1969, One Foot In The Grave brossé au Toniglandyl (et probablement extrapolé du Communication Breakdown de qui vous savez…), All Comin' Down qui donne dans un hard bluesy plus groovy dans l'esprit du Purple période Blackmore/Coverdale/Hughes (râh ! Lovely).

En conclusion : grosse patate pour une musique sans âge qui ne fait pourtant pas le sien. C'est du lourd, du brut. Ça envoie le bois et ne tortille pas du cul pour filer droit… au but. Un carton ! A écouter (trop) fort : tous les potards à 11.

P.S. Vous attendez quoi ?

Le site : www.electricmary.com + http://www.myspace.com/electricmary

Bouteil Bout

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