E P I C A   D e s i g n   y o ur   u n i v e r  s e
Nuclear Blast Records

Avec EPICA, j'avoue que j'en étais resté à leur premier album plutôt réussi mais qui sentait bon le réchauffé d'AFTER FOREVER dont le guitariste leader vient. J'avoue avoir sauté un skeud (proprement quand même) et c'est donc l'oreille presque vierge que je me penche sur ce nouvel opus. Après quatre albums et un live on commence à connaître la chanson et on est en droit d'attendre une petite évolution dans la musique du groupe. Contre toute attente c'est le cas avec « Design your universe », même si ça reste discret. C'est sans doute moins flagrant si on a acheté tous les albums du groupe, mais lorsqu'on passe du premier disque un peu scolaire à celui-ci, on peut voir que le groupe a fait du chemin.

Les compositions tout d'abord sont plus ambitieuses, de nombreux changements de rythmes et les ambiances se mêlent entre eux pour former un tout assez homogène. Les arrangements sonnent plutôt touffus avec une armada de chœurs qui ferait pâlir d'envie l'armée rouge (bon ok j'exagère un peu). Dommage que par manque de fond, le groupe ne remplace pas le clavier par un véritable orchestre histoire de virer définitivement les sons bon tempi de la production (là aussi j'exagère, le clavier est sans doute de très bonne qualité, mais ça ne vaudra jamais un orchestre).

Simone ne se borne plus au chant lyrique et franchement ce n'est pas plus mal. Ça permet au groupe de s'affranchir de l'ombre d'AFTER FOREVER qui malgré tout planera toujours sur EPICA et puis y'en a un peu marre des Castafiores du metal non ? Sur de nombreux passages, c'est plutôt à WITHIN TEMPTATION qu'on pense. Décidément, il devient difficile de se démarquer complètement lorsqu'on pratique un metal aussi typé. C'est un peu l'inconvénient d'être un groupe d'une seconde vague…

Mark Jansen assure toujours les screams et il est bon d'entendre qu'il a enfin mué. Finis les petits cris plaintifs du premier album qui donnaient l'impression d'avoir affaire à un pré-ado qui essaye de faire comme les grands ; là on a droit à du coffre. Comme quoi, lorsque le militaire dit qu'il faut sucer des cailloux, c'est peut-être la solution… Ce changement, couplé aux arrangements et à l'ambiance principale qui se dégage de l'album en font un disque finalement assez sombre. En même temps le groupe n'a jamais fait dans le metal festif non plus…

Musicalement il est difficile de reprocher quoi que ce soit de plus que le manque d'instrument classique pour sonner un peu moins synthétique, mais dans ce genre de metal, c'est presque devenu une norme et ça ne choque plus que des vieux cons rigides comme votre serviteur ici présent.

Qu'ajouter de plus si ce n'est que les fans ne seront clairement pas déçus par cet album qui sous couvert d'apporter un peu plus reste assez dans la continuité. Manque plus que des images pour écouter ce disque d'une main… (ça tâche pas c'est des gosses).

Le site : http://www.epica.nl

V.