HOLSON Holson
Gofannon Records

Premier album pour cet artiste français qui a choisi de s'exprimer dans sa langue natale. Contrairement aux signatures habituelles de Gofannon, la musique évolue plus volontiers dans la variété rock que dans le heavy rock. On ne sera donc pas étonné d'entendre un chant très présent, une batterie discrète, des guitares qui restent à leur place sans déborder et des graves qui ne bavent pas trop. Est-ce qu'on peut pour autant parler de production formater ? Non pas réellement. En comparaison à la variété française qu'on a l'habitude d'entendre sur les ondes, les guitares sont tout de même plus présentes et si elles ne peuvent être qualifiées d'agressives, on ne peut pas les oublier. Sur une production balluche radiophonique, on aurait une basse devant les guitares, hors là, tel n'est pas le cas.

A la première écoute de cet album la première chose qu'on se dit c'est qu'on a l'impression d'un léger retour vers le passé. On sent que monsieur Holson n'a pas tout à fait tourné la page sur les années 80, voire début 90. On pourrait saluer le choix de la langue française, dans le rock c'est tout de même assez rare, même si beaucoup s'y mettent. Malheureusement, les textes restent un peu trop légers pour rivaliser avec ceux des artistes de variétés dont c'est la grande force. On ressent une sorte de naïveté à vouloir expliquer les choses de manière trop terre à terre. Bref ça manque de poésie, surtout sur les couplets. C'est à mon sens le plus gros handicap de l'album.

Heureusement, musicalement de nombreux points positifs rattrapent le tir. Déjà Holson possède une voix très agréable, chaude et qui racle un peu en gorge. Du coup, le fait qu'elle prenne une grande place dans le spectre n'est pas dérangeant. Les guitares ne font pas dans la démonstration, mais tiennent leur place pour permettre à cet album de ne pas sombrer du côté obscure de la variété. Ça reste du rock mélodique.

La grande force de cet album réside dans les refrains qui ont tendance à rester en tête un moment. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais pour une fois, je pense que ce disque aurait gagné à être interprété en anglais.

Reste que cet album s'écoute plutôt facilement. Ceux que la variété rebute au plus haut point éviteront d'investir dedans, mais les autres, ceux qui n'ont rien contre un petit Goldman de temps en temps devraient y trouver leur compte, car Holson représente sans aucun doute le groupe qui dresse un pont entre deux univers qu'on ne mélange que très rarement. A essayer, ne serait-ce que par curiosité.

Le site : http://www.myspace.com/holsonblog

V.