J E R U S A L E M  Escalator
Mausoleum Records

Jerusalem… voici un groupe qui nous ramène fort en arrière ! L'histoire en a en effet retenu leur album éponyme de 1971, au son considéré comme le plus sale de l'époque… Une sorte de Hard Rock à la Uriah Heep , parfaitement en phase avec sa génération. Le groupe est pourtant ressuscité en plein 21 e siècle, par le guitariste Bob Cooke et le vocaliste Lyden William, dans la foulée de la réédition de leur album en 2004 par un label japonais. Le décès du guitariste de la formation d'origine dans un accident en 1975 avait pourtant signé la fin du groupe après son split 3 ans plus tôt, mais la réunion de Bob et Lynden en 1980 avait rouvert la voie à une possible reformation… C'est désormais chose faite pour cet album, avec l'aide de la section rythmique de Spock's Beard et Geoff Downes aux claviers… Signe d'une orientation prog' pour cet « Escalator » ? Pas si sûr.

Dès le titre d'ouverture, le ton est donné : L'orgue de Deep Purple et la basse de Black Sabbath retentissent instantanément. Il s'agit de Hard Rock à tendance résolument seventies, voire même sixties sur certains morceaux, en particulier pour les guitares hendrixiennes (voir « Kamikaze moth »)… D'ailleurs le groupe propose une reprise de « Stone free », qu'il fait sonner comme un morceau des tous premiers Deep Purple. Nous nous voyons également proposer une reprise du Alex Harvey Band, mais celle-ci est moins révélatrice des autres influences de cet album (mis à part sa basse lourdement blues). Celles-ci seraient à chercher dans d'autres territoires, des territoires étonnamment eighties, voire pop eighties… mais pour le côté mélodique de la chose. Le résultat en est une étonnante modernisation du son, des arrangements et même de l'esprit, qui dans ce contexte hard seventies peut faire sonner le tout Stoner à certaines oreilles.

Au final nous avons là bien plus qu'une résurrection, mais un véritable lifting. Jerusalem est debout, comme à la grande époque, mais il a bien avancé durant ces plus de 3 décennies d'absence. Difficile d'adresser un reproche au groupe à l'écoute de ce disque. Les écueils systématiques sont ici tous évités : pas de nostalgie, pas de modernisme outrancier non plus… Du vrai hard rock, hargneux comme dans les seventies, soigné comme dans les eighties, ne manquant pas de cette « soul » qu'on apprécie tant dans le Stoner… formule gagnante. Bob et Lynden pourraient même envisager de mettre en place une formation permanente suite à ce disque, et lui donner un successeur sans aucun problème.

Le site : http://www.myspace.com/jerusalemheavy72

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