J U P I T E R   V I  Back from Mars
Retroactive Records

Le concept de Jupiter VI serait apparu à Peter Braun en se réveillant un beau matin… Mouais, pourquoi pas… Peter Braun, chanteur et leader de Jupiter VI, est en fait Jimmy Brown de Deliverance. Bah oui tant qu'à monter un groupe inspiré d'on ne sait où autant donner des pseudos à ses membres. Donc Peter Braun, c'est bien Jimmy Brown… D'ailleurs, sur ce « Back from Mars » vous retrouverez également le guitariste George Ochoa de Deliverance… En revanche, musicalement on ne retrouvera rien de ce que ce dernier groupe a pu nous proposer en ses 20 ans de carrière… Non, « Back from Mars » est un disque bien plus personnel de la part de Jimmy Brown – enfin Peter Braun, jouons le jeu.

Le temps des premiers titres, on se demande ce que Brown/Braun essaie de faire… il s'agit d'une Pop Rock énervée à la Killers ou Strokes, avec une hargne Punk (le côté Thrash de Jimmy/Peter ?) et une production très moderne… tentative de mélange des genres ? Puis des titres comme « From here till ever » viennent éclairer également le côté mélodique de la chose, plus dans la veine d'un Placebo… Et puis, passé ces premiers titres lorgnant de tous les côtés (la rythmique de « Corporate stiff » serait presque Prog), tout devient clair… c'est en fait Ziggy Stardust qui est « Back from Mars » ! Dès « Mimes hill » vous serez frappés par la similitude de voix : ceux qui ne connaissent pas Jimmy Brown ne manqueront pas de feuilleter le livret à la recherche d'une mention de David Bowie en guest, assurément. Mais non, c'est bien ce bon vieux Jimmy, qui doit se faire tout bonnement plaisir… Sur les titres suivants, carrément Glam Rock (comme « Passions »), la similitude devient effarante… les intonations, les modulations, tout y est ! L'éventail Glam s'élargit, avec des titres plus pop comme « In a world of… », ou « Brand new day » construite comme un slow, mais le mimétisme vocal reste énorme. Pour la musique, on s'enfonce donc clairement dans le Glam des seventies, et Brown nous livre également la clef de ses influences Pop avec une reprise des Kinks (le rapport avec le Glam est fait) et d'un morceau très bowien du groupe des années 70 Daniel Amos (« Through the speakers »). Histoire de finir théâtralement à la Bowie nous nous voyons gratifiés d'une reprise du morceau-titre en allemand… why not.

Au final, c'est un album étonnant, à plus d'un titre. C'est un hommage, certes, un plaisir personnel de la part de Jimmy Brown, aussi, mais qui laisse sur une drôle d'impression. Nombre d'ex-leaders de groupes proposent des side-projects différents du style dans lequel ils ont œuvré jusque-là, ou dans des styles très personnels… mais là, que penser ? Ce n'est pas du vrai Glam (extrêmement abâtardi par nombre d'éléments plus modernes) donc pas un pur hommage (sauf vocalement, encore une fois !), mais pas non plus une vraie expérimentation de fusion, ces quelques tentatives étant trop disparates… Donc qu'est-ce que Jimmy essaie ici de faire ? Sans doute se faire plaisir, évidement, mais nombre de fans de Deliverance auront du mal à le suivre, ça me semble évident. Quant aux autres… eh bien, les fans de Bowie ne se reconnaîtront pas, ici, et l'originalité des premiers titres n'est pas assez poussée à l'échelle de l'album pour pouvoir séduire un autre public. Un album très rafraîchissant en tout cas, où l'énergie ne manque pas, mais qui risque de ne pas trouver de public. Ceci dit je m'en repasserais volontiers un titre après mon Alladin Sane, le temps de choisir un Iggy Pop pour enchaîner.

Le site : http://www.jupiter6.com/ + http://www.myspace.com/backfrommars

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