L E A V E S '  E Y E S    N j o r d
Napalm Records

Tiens le nouveau Leaves' Eyes ! En voilà une nouvelle qui ne va pas franchement révolutionner mon quotidien. Je n'ai jamais rien trouvé d'excitant aux projets de la blonde platine norvégienne (« Theatre of tragedy » étant à des années lumières de l'idée que je me fais de la musique), et ce n'est pas la plastique de Madame Krull qui va m'émouvoir un minimum (j'ai malheureusement dépassé depuis longtemps le stade du puceau en rut). Ce soir, j'avais le choix entre un Colombo sur TV Breizh (une chaîne télé au-delà du temps et de l'espace) et la chronique de ce «Njord». Pas de chance, le Colombo en question, je l'avais déjà vu quatre fois et comme il n'y a jamais que cinq acteurs, j'avais fini par repérer le coupable après quinze minutes.

Donc, bonne résolution mise à part, je me replonge sur le troisième album studio de la sœur à Carmen Elise (quoiqu'en générale la comparaison soit plutôt inversée). A première vue (je n'ai pas dit à première écoute) ce nouvel album est un peu plus Viking que ses prédécesseurs (tu veux, il y a bien cinq drakkars sur la pochette et un musicien –cette fois Liv n'est plus seule- brandit une épée… ce qui peut avoir un côté Viking). Si on ajoute que soit les pectoraux de miss Krull ont été retouchés à posteriori soit le succès de son DVD lui a permit de s'offrir une séance d'injection mammaire et on conclut que dans le genre pochette tape-à-l'œil, ce n'est pas encore cette fois ci que Leaves'Eyes se sera débarrassé de son imagerie racoleuse.

Ce qui précède étant d'un intérêt plus que limité j'en conviens, penchons nous quand même sur le côté musical de la chose et là : surprise !!! Sans être une sortie exceptionnelle, «Njord» n'en renferme pas moins quelques titres bien foutus. Passons les ‘hits' pop rock sirupeux habituels («My destiny», « Take the devil in me») ou la reprise plus que dispensable «Scarborough fair», pour nous attarder sur les excellents «Njord», «Emerald island» ou le vraiment étonnant «Ragnarok», rarement Liv Kristine ne s'est montrée aussi inspirée que sur ces quelques titres où une approche plus directe contrebalance le calme de son univers gothique. C'est même une certaine maturité qui se dégage de ces compositions auxquelles on peut également ajouter le très long «Froya's theme» qui clôture agréablement un album finalement plus intéressant que prévu.

Ne vous précipitez pas non plus chez votre disquaire, mon enthousiasme nouveau est principalement issu de mon aversion originale pour ce genre de musique ultra formatée… mais bon pour une daube commerciale, celle-ci a au moins le mérite de démontrer un minimum d'effort de composition et d'arrangement… En soit une sorte de révolution dans le genre. Je vous laisse, je retourne voir la fin de mon Columbo.


Le site : http://www.myspace.com/leaveseyespage + http://www.leaveseyes.de

Jordy