O L I V E R  W E E R S   Get Ready
Target Records

On n'est pas à l'abri de découvrir des artistes talentueux grâce aux émissions de télé-crochet très en vogue actuellement. Nous avons eu Christophe Willem et Julien Doré comme « Nouvelle Star » ; Oliver Weers a été candidat au X-Factor danois. Cet album est donc un produit marketing, lancé (« comme un paquet de lessive ? ») au Danemark en septembre dernier. Soit. Mais pas que : sortie européenne.

Trois bonnes raisons pour jeter une oreille plus qu'attentive à Get Ready. D'abord, il ne s'agit pas d'un « disque de chanteur » mais d'un album de chansons, ce qui en fait tout l'intérêt. Ensuite, c'est du bon gros hard'n'heavy dans le genre Whitesnake. Enfin Oliver Weers possède un timbre agréable et il est surtout très bien entouré. S'il a bénéficié de l'exposition médiatique de X-Factor, il a aussi pu compter sur le soutien de Mike Tramp (White Lion), qui anime également un show TV au Danemark. Musicien depuis la fin des années 80, Weers est ici produit et accompagné (jusque dans la composition) par le très professionnel guitariste Soren Andersen, qui a truffé les morceaux (somme toute très basiques) de cette galette de riffs et soli aussi mélodiques qu'efficaces. Mention spéciale pour la gratte donc mais encore une fois, pas que…

Voyons la section rythmique : Andersen a convaincu deux pointures de participer à l'aventure. Les noms de Tommy Aldridge (batteur) et Marco Mendoza (bassiste) sont loin d'être inconnus au bataillon. Tous deux ex-Whitesnake (tiens donc…), ils assurent (c'est le terme qui convient) une mise en place groovy imparable et une assise rythmique en béton armé (balèze, faire groover du béton). Posés sur de telles fondations (c'est une chronique BTP aujourd'hui), les vocaux de Weers se devaient d'être à la hauteur et le sont. Le bonhomme s'inspire clairement du heavy rock bluesy de la bande à Coverdale (avec un peu moins de feeling tout de même), de Thin Lizzy, de Deep Purple (avec un peu de Rainbow dedans). Bref que du bon. Et de chasser ouvertement sur les terres de Jorn Lande (en solo), avec qui il soutient, ma foi, la comparaison stylistique, même s'il n'en possède ni la puissance ni l'étendue de registre. Pas mal pour un évadé télévisuel…

Les titres à retenir (ps grand chose à jeter). Le sautillant Calling out for you d'ouverture. L'entraînant et « serpentesque » Hands High avec son petit solo de wha sympatoche et bien amené. Even Giants Cry , dont le couplet heavy enfonce bien le clou (Aldridge fait chauffer les marteaux) sans oublier de nous laisser respirer sur son refrain popisant. Même la sirupeuse ballade Will You Be Mine n'a rien à envier à nombre de ses semblables enregistrées par Gotthard et consorts. Le mid-tempo Crawling back again peut évoquer (encore) Gotthard, voire Rainbow ; il me rappelle surtout le Coverdale/Page de 1993. Angel est très efficace avec son mur de grattes et sa cloche à vaches. Quant au titre éponyme clôturant ce Get Ready, il semble résulter d'un croisement entre Lenny Kravitz (période Mama Said ) et Jorn Lande.

En conclusion pas une surprise, car de facture fort classique, mais une agréable découverte. Oliver Weers ouvre actuellement pour Mötley Crüe et Whitesnake (excusez du peu). Nul doute que ces expériences auprès de vieux routiers (sympas !) du hard devraient encore bonifier le frontman qui, s'il persiste dans ses choix artistiques éclairés, devrait nous proposer encore quelques belles choses à l'avenir. Il gagnera probablement à personnaliser un peu plus son chant, dans ce style où tout ou presque a déjà été joué mais ne boudons pas aujourd'hui ce bel organe, capable de reprendre Freddy Mercury ( The Show Must Go On en bonus) et Bjork ( Army Of Me en version métallique plutôt réussie).

P.S. On repassera cependant pour l'originalité du visuel…

Le site : www.myspace.com/oliverweersband

Bouteil Bout