P R A Y I N G   M A N T I S Sanctuary
Frontiers Records

Chris Troy le précise, le titre n'a rien à voir avec Maiden... L'idée aura pourtant traversé l'esprit de plus d'un fan de Praying Mantis, tant la Vierge de Fer aura croisé le chemin de leur groupe favori au cours des 30 longues années de la belle carrière de ce dernier. Fers de lance de la NWOBHM tous deux lancés par la compilation aujourd'hui historique « Metal for Muthas », Praying Mantis récoltera Di'Anno et Stratton de Maiden lors de sa légendaire reformation de 1990. A ce moment-là, seuls les frères Troy sont encore présents depuis la formation originelle. Vingt ans plus tard, pour ce nouvel album, ils s'adjoignent le chanteur Mike Freeland (ayant œuvré dans The Sweet entre autres), le guitariste Andy Burgess (ayant joué dans Grand Slam) et le batteur Benjy Reid. L'album, emballé dans une pochette plutôt d'actualité de Rainer Kalwitz, a été enregistré à Atlanta par Andy Reilly… Oui, celui qui a travaillé avec Bruce Dickinson. Pochette d'actualité ou pas, on ne se refait pas lorsqu'on se nomme Praying Mantis.

Musicalement, Praying Mantis s'est encore moins refait. Ses mélodies sont toujours aussi reconnaissables, et ce, dès le morceau d'ouverture. Ces dernières années, le groupe était allé vers un rock mélodique au fil de ses derniers albums, petit à petit mais sûrement. Cependant, notons avec ce « Sanctuary » une volonté certaine de rendre les rythmiques plus Hard. Mélodiquement en revanche nous sommes bien dans la continuité des œuvres précédentes, et le chant de Freeland (qui m'évoque fortement John West de Royal Hunt, peut-être également à cause des nouvelles rythmiques sur lesquelles il se pose) ne démentira point ce côté hautement mélodique. L'album a la particularité de se révéler au fil des titres : d'abord axé mélodie, musicalement et instrumentalement (la guitare légère venant souligner « Restless heart »), il se contente dans un premier temps de faire varier les plaisirs autour de cette formule, le temps d'un « Tears in the rain » plus bluesy et lourd rythmiquement ou d'un Slow avec guitare acoustique comme « Lonely way home ». Mais la face B (enfin, ce qui l'aurait constituée de l'époque du béni vinyl ! On parle de Mantis… la nostalgie est donc ici de mise) révèle un visage autrement intéressant de nos anglais avec l'alignement de trois titres beaucoup plus rapides, heavy, épiques, voire mélancoliques… bref, de la NWOBHM classique ! Et là on renverse franchement la tendance, et dans le bon sens. Il s'agit de « Touch the rainbow », « Threshold of a dream » avec ses guitares électrique et acoustique en introduction, et du plus lent et lourd « Playing God ». Passé cet enchaînement qui rassurera les fans les plus sceptiques quant à la pertinence du groupe en 2009, on se voit proposer un « Highway » plutôt Rock et affaiblissant le rythme, et le morceau éponyme, musicalement plus proche de la « face A » mais bien plus puissant. Il ne s'étend certes pas à tout l'album mais Praying Mantis connaît donc ici indéniablement un salvateur sursaut d'énergie.

Ce « Sanctuary » est donc une excellente nouvelle : non seulement Praying Mantis n'est pas mort, mais de plus il relève enfin la tête ! Car là où ses albums précédents le voyaient simplement persister à poursuivre sa carrière discographique, celui-ci est le premier depuis… trop longtemps ! à le voir sérieusement se retrousser les manches. Et lorsqu'on parle d'un groupe historique comme Praying Mantis, ceci est une excellente nouvelle, car qui voudrait voir un groupe aussi important disparaître de la scène ou, pire, s'y user ? « Sanctuary » a au moins le mérite de briser une routine que même les fans les plus aveugles du groupe ne pouvaient que constater. Je dis ouf, la mante a encore de quoi dévorer quelques têtes supplémentaires.

Le site : http://www.praying-mantis.com/ + http://www.myspace.com/prayingmantisrock

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