SATYRICON The age of Nero
Roadrunner

Comment ne pas être déçu ? Comment faire pour ne pas détester dès les premières notes de «Commando» (pas une reprise de Paradis mais pas loin finalement) ce «The age of Nero» qui est tellement loin de l'esprit des premiers enregistrements (disons jusque «Nemesis divina») qu'on a l'impression qu'il n'a pas été composé par le même groupe. Je ne sais pas combien y arriveront mais je dois avouer que c'est bien au-delà de mes possibilités.

Je peux comprendre qu'un groupe (aussi culte soit-il) se doit d'évoluer sous peine de tourner en rond mais personnellement je ne verrai aucune difficulté à ce que Satyricon nous ponde un «Dark medieval times» III ou un «The shadowthrone» V. A peu de chose près l'évolution du duo Satyr/Frost est assez similaire à celle du duo Fenris/Nocturno Culto. On a le sentiment qu'arriver à un certain degré de compétence ou de notoriété, le choix qui se présente aux légendes du black metal Norvégien se résume en deux catégories : soit tu splittes (et tu te reformes pour le plaisir des gros festivals teutons) exemples Immortal, Emperor, soit tu atteins la maturité qui t'interdit de continuer à jouer une musique vulgaire, basique et sans grand fondement intello : Darkthrone, Satyricon… Jouer du black metal old school avec ses clichés et ses vapeurs d'essence semble être devenu impossible pour les groupes qui furent parmi les premiers à allumer la flamme.

J'en suis presque honteux (tant j'ai adoré ce groupe) mais je n'ai rien trouvé dans «The age of Nero», ça manque de tout et principalement de bestialité, d'instinct et de plaisir. Le black and roll proposé ici est formaté, aussi prévisible que le crust punk de Darkthrone et aussi excitant qu'un nouvel album de Guns and Roses. Ça pue le produit pour intellectuels, la soupe commerciale vouée au succès financier. (Nouvelle) cruelle déception.

Le site : http://www.satyricon.no + http://www.myspace.com/satyricon

Jordy