S C A R   S Y M M E T R Y   D a r k   m a t t e r   d i m e n s i o n s
Nuclear blast

On peut dire qu'on ne chaume pas du côté de chez Scar symmetry. Un an après la sortie du très bon « Holographic universe », voilà que les 6 suédois, et non plus 5, nous sortent une suite. Déjà le quatrième album alors que le premier était paru en 2005. Est-ce une imagination débordante ou une envie de tourner la page suite au départ de leur ex chanteur ?

En effet, exit l'ancien hurleur Christian Älvestam et bienvenue à, non pas un, mais deux nouveaux chanteurs, messieurs Roberth Karlsson et Lars Palmqvist. Chacun a un rôle bien précis : un pour les « grouick » et le second s'occupant de toutes les parties en voix claires. En tout cas, la place n'est pas restée longtemps vide et le groupe a enchainé de suite pour nous fabriquer ce « Dark matter dimensions ». Etait-ce la solution pour tourner la page ? Pas sûr ! Le groupe est bien ancré dans le peloton de tête des formations pratiquant du death métal progressif, ses deux derniers albums étant de grande qualité, même si certains restaient sceptiques quant à la voix claire rappelant un certain Bjorn Strid (Soilwork, Disarmonia mundi…). L'arrivée des deux nouveaux chanteurs change un peu la donne. Les deux s'intègrent bien dans le groupe, qui s'en voit grandi grâce à une alternance chant hurlé/chant clair plus peaufinée. On peut donc l'avouer, le départ de Älvestam ne change en rien au gros potentiel de Scar symmetry. « Dark matter dimensions » continue sur les traces de son prédécesseur. Le côté mélodique se fait de plus en plus présent, notamment grâce à beaucoup plus de voix claire. Faut dire que maintenant qu'ils ont deux chanteurs, autant les utiliser au maximum. Les allergiques aux refrains en voix claires seront donc déçus, car ils sont présents tout le long de l'album. Et c'est ici que le bât blesse. Après un premier tiers d'album tonitruant, la seconde partie souffre du syndrome réédite. Les morceaux sont tous formés dans le même moule et une petite pointe d'ennui se fait vite sentir. Et pourtant, tout cela est fort bien interprété. Heureusement, à partir de « A parenthesis in eternity », le niveau remonte avec plus de variations de tempos pour une fin d'album de bonne facture. Je vous conseille d'ailleurs de prendre la version digipack avec un très bon morceau supplémentaire. Donc au final, on se retrouve avec un album avec des hauts et un gros bas. Pas assez de prises de risques y est sûrement pour beaucoup. Scar symmetry s'est sûrement trop concentré à englober du mieux possible leurs deux nouvelles recrues, et a du coup délaissé le côté musical. Néanmoins, je précise que ce disque reste largement au dessus du lot et contient de très bon titres (« The iconoclast » / « The consciousness eaters » / « Ascension chamber » / « A parenthesis in eternity » / « Pariah »). Malheureusement, on est en droit d'en demander plus à un groupe comme Scar symmetry. On sent, et sait, que le groupe possède le potentiel pour faire l'album quasi parfait, cependant, ce ne sera pas pour cette fois. Malgré cela, on passe de bons moments et l'ensemble reste très cohérent et muni d'une production béton (Nuclear blast oblige).

Scar symmetry a peut-être voulu tourner la page un peu trop rapidement. Entre titres de qualité et d'autres franchement moyens, le (tout) petit sentiment déception pointe le bout de son nez. Laissons le groupe digérer tranquillement son nouveau line-up pour un prochain album plus abouti. Alors la prochaine fois, on prend son temps et on prie pour qu'ils nous sortent « THE » album.

Le site : www.myspace.com/scarsymmetry

Jerem13