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SHAKRA
" Everest "

SHAKRA Everest
AFM Records

Deux ans après le solide « Infected », les Bernois en cuir dressent de nouveau le couvert. Voyons si le cru 2009 a de la cuisse… La question qui me titille immédiatement à l'écoute d' »Everest » est : « sur quel album de Gotthard ai-je déjà entendu ça ?» Les compositions de Shakra n'évitent en effet pas la comparaison avec celles de leurs compatriotes. Solide référence, me direz-vous… Effectivement. Sauf qu'à force de ressemblance et d'hésitation à se démarquer, on risque de ne jamais développer sa personnalité propre ni réussir à dépasser la catégorie « bon groupe de scène ». Le risque pour Shakra est donc clairement de demeurer un second couteau.

Everest commence très fort, avec un «  Ashes to ashes » à la fois super simple et super efficace : quel tube ! Mais une fois enchaînés les habituels deuxième-titre-qui-envoie-du-bois («  Love & Pain » ), troisième-plage-1 er -single («  Let me lie my life to you » ) et le-slow-pour-emballer-les-gonzesses («  Why » ), ça tourne en rond à force de répétition et finit par lasser. Fainéantise ? On se contente d'appliquer la recette archi-connue et on laisse le bouzin en roue libre ? Manque d'inspiration ? Pourtant les riffs de Thom Blunier, s'ils ne transpirent pas l'inventivité, offrent l'énergie et le groove nécessaires à des compos bien troussées. Les soli, point trop démonstratifs ni passe-partout, réussissent même parfois à surprendre. Les mélodies sont très travaillées («  The illusion of reality » ) et, surtout, le paquet a été mis sur les refrains, quasiment tous imparables. Pourtant, passée la première moitié de l'album (rendu à la face B ?) Shakra nous laisse en plan après nous avoir conduits, en guise de toit du monde, au sommet de… la Butte Montmartre ( !)

Alors le titre «  Regressive evolution » , prémonition ou aveu stylistique (ou les deux) ? Car si on le compare à son prédécesseur, qui jouait la carte d'un hard plutôt heavy, le style de cet album est résolument FM, dans une veine rappelant White Lion (avec un jeu de gratte moins démonstratif), Thunder (en moins bluesy), Brian Adams (en plus lourd), Bon Jovi (en moins guimauve) ou encore Gotthard (je me répète ?). Les influences y sont assurément de bon goût, en provenance directe du Zep, d'Aerosmith et d'AC/DC. Le timbre de Mark Fox possède un grain puissant et éraillé très rock'n'roll qui fait de lui un vrai frontman (confirmé en concert). Je regrette pourtant que la chaleur potentielle de cette voix soit encore parasitée par des clichés sonores à 20 cents (râles et soupirs de minet) et déguisée d'intonations malsaines probablement destinées à entretenir une image de beau gosse junkie qui, je le parie, vieillira mal (n'est pas Alice qui veut !)

Au-delà de ces considérations toutes subjectives, ce sont leurs choix artistiques de bazar que je reproche aux suisses. Car, malgré plusieurs titres (très) réussis, seul le morceau d'ouverture conserve le punch d' »Infected », la part belle étant ici faite aux ballades (pfff…). Parmi ces quatre là (et je ne comptabilise pas les mid-tempi pseudo power-ballads), «  Why » n'est pas la moins réussie mais on croule un peu sous le sucre ! Quand on ne se fait pas carrément ch*** : «  The journey » is very trop long (en même temps, c'est dans le thème !), comme «  Right between the eyes » qui s'étire aussi en longueur. «  Dirty money » , «  Insanity » et «  Hopeless » me semblent quant à eux relever du remplissage.

Les titres à retenir : «  Ashes to ashes », «  Let me lie my life to you », «  The illusion of reality », «  Why », «  Regressive evolution ».

En conclusion, les fans de la bande à Leoni/Lee seront probablement tentés d'aller vérifier dans quel album de Gotthard Shakra a pompé la moitié des plans de ce disque. Les plus grincheux crieront alors au plagiat et lui préféreront sans doute G, Lipservice ou Domino Effect. Les moins bienveillants pointeront l'opportunisme de titres ostensiblement calibrés pour la radio. Cependant les plus indulgents d'entre-nous apprécieront un bon album de hard rock, certes un peu facile(ment rempli) mais exécuté avec sensibilité et doté de réelles qualités de composition (dynamisme et mélodies). Donc Shakra n'a pas (encore) sorti l'album qui en fera un groupe de premier plan mais il reste un (très) bon outsider. Allez, je me repasse un coup «  Ashes to ashes »

P.S. C'est sûr, ça dépotera sur scène !

Le site : www.shakra.ch + http://www.myspace.com/shakrarock

Bouteil Bout

 

 






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