T E N E B R A E   I N   P E R P E T U U M   L'Eterno Maligno Silenzio
Debemur-Morti productions

Fer de lance de la scène Black Métal Italienne, TENEBRAE IN PERPETUUM nous revient avec son nouveau pentagramme musical, qui fait suite au précédant CD, « Antico Misticismo » datant déjà 2006.
Cette nouvelle œuvre noire, la troisième, fait la pare belle au code du “True” Black Métal tel que l'ont développé d'illustres formations telles que DARKTHRONE pour l'inspiration musicale et SUMMONING pour son côté fantastique et mystique. Cependant, Atratus (Guitare/basse), membre fondateur de TENEBRAE IN PERPETUUM, reste plus sévère et élitiste concernant les bonnes références à employer concernant le Black Métal. Il ne souhaite pas être comparé à des combos tels que MAYHEM ou MARDUK, sous peine de nous envoyer illico presto au paradis avec les petits anges, les oiseaux, le pommier et le vieux barbu en guise de garde champêtre (Humour !).
Pourtant, la musique que pratique TENEBRAE IN PERPETUUM n'est pas, à proprement parlé, du "True" Black.
Premièrement, il faudrait déjà que son groupe se soit formé bien avant 2001. Deuxièmement, le fait d'utiliser la langue latine, même si je trouve qu'elle apporte un plus à la musique de TENEBRAE IN PERPETUUM, l'éloigne encore un peu plus des soit disant "codes" Black originaux. Troisièmement, le fait d'inclure des chants liturgiques et des références mystiques à la divinité littéraire Cthulhu (H.P Lovecraft), m'inquiète quant à sa conception du véritable art du métal noir des débuts. Bref, malgré mes critiques nées de la lecture d'un entretient d'Atratus accordée à un webzine étranger, celles-ci ne retirent en rien des qualités musicales intrinsèques de « L'Eterno Maligno Silenzio ».

Un album contenant 8 titres pour 38 minutes de bon Black classique, avec des petits relents de funeral Doom mi-tempo. Tout comme l'adjonction de chœurs lyriques psalmodiés en Latin, rendant ainsi ce troisième volet encore plus sombre et froid. Cette ode musicale glaciale ne vous laissera que très peu d'espoir, tant l'ensemble des compositions transpirent la désolation et l'absence de lumière salvatrice.
Le nouveau vocaliste, Ildanach, tel un démon sorti de son cercle infernal, nous distille un chant Black classique, mais de qualité, soutenu lors de passages plus lents et glauques, par de sombres psaumes liturgique. Oscillant entre rythmique énergique guerrière et long passage Doomesque, le trio Italien arrive quand même à ne pas trop cloisonner sa musique dans un genre plus qu'étriqué stylistiquement. Des guitares cristallines et coupantes comme le rasoir, enchaînent des plans plutôt classiques, bien gérés par une mise en place minutieuse, accentuant ainsi l'aspect malsain de TENEBRAE IN PERPETUUM. Le tout formant un bon album relativement ouvert musicalement, sans pour autant sauter la barrière des sous genres qu'ils réfutent haut et fort.

Malgré ce petit regard critique, à la lecture de cette ancienne interview, je l'admets, j'ai apprécié l'album, car il est possible d'évoluer sans pour autant renier ses influences, plutôt que de rester figer dans de veines codifications castratrices. L'extrémisme musical, comme tout extrémisme en fait, n'est constructif pour personne et prône, dans le fond, l'aliénation intellectuellement et idéologique de l'auditoire qu'il a su capter.

« L'Eterno Maligno Silenzio » reste un bon album et je suis certain que ce positionnement n'est rien d'autre que l'image abstraite d'une carte de visite à l'attention des purs et durs fans de BLACK METAL. Même si pour moi, la musique revêt beaucoup d'autres formes de langages.

Le site : Pas de site perso. Voir le label : http://www.debemur-morti.com/

L'interview: http://www.infernalfields.com/tenebraeinpe rpetuum.html

Dave.