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THE ANSWER
" Every demons "

THE ANSWER Everyday demons

Jimmy Page a encore fait ses fonds de tiroirs ? On a exhumé des bandes perdues de The Firm ? Non, c'est juste (son prénom ?) le nouvel album de The Answer. Ces quatre irlandais avaient fait forte impression en 2006, avec leur coup d'essai « Rise », qui proposait une interprétation rafraîchissante du hard rock en pattes d'eph' de papa. Dans la même veine et suivant le vieil adage selon lequel « on ne change pas une équipe qui gagne », les revoici avec un second disque de rock (fort) à l'ancienne, convoquant toutes à la fois les mânes du Zep ( Demon Eyes, Walkin'Mat, Comfort Zone ), des Faces ( Too Far Gone , Evil Man ), de Free et du Big Brother & the Holding Company ( Cry Out ). Approchons des enceintes…

L'introductif et très efficace Demon Eyes , zeppelinien en diable (forcément), permet une fois de plus à Cormac Neeson d'étalonner (« U know, U know » à la limite du plagiat) ses vocalises sur celles du jeune Robert Plant. En effet, comment ne pas penser à Black Dog ou (plus encore) à certains titres les plus plombés de Physical Graffitti. Grosse interprétation, en tous cas. S'enchaînent plusieurs titres nerveux, assez pêchus mais caractérisés par une uniformité rythmique qui gâche un peu le plaisir. Si bien qu'on se prend vite à espérer une diversification qui ne vient que dans le ralentissement du tempo. Du coup, les chansons se ressemblent un peu et, si les qualités d'énergie, de mise en place et de feeling sont indéniables, on regrettera aussi des refrains pas vraiment imparables (d'accord, ce n'est pas du power metal) et des soli pas toujours inoubliables. Après plusieurs écoutes, mon principal reproche s'adresse donc à une production qui agence curieusement les chansons, regroupées en fonction de leur tempo. Une autre organisation de la track list, qui aurait varié les ambiances rythmiques aurait peut-être évité que s'installe une forme de lassitude évitée sur « Rise ». Certes, je me permets ce reproche parce que l'ensemble est d'un niveau élevé. Je regrette qu'ils aient cédé à la tentation de clichés de composition façon teen-age rock, aussi fatigants que stériles (le côté orangina de ce rock post-punk US, secoué mais sans trop de saveur), oubliant au passage de bosser certains refrains ( Pride ).

Pourtant, ce groupe est bourré (c'est des irlandais, quand même !) de talents. Alors, est-ce la jeunesse qui dicte des choix artistiques immatures ou la maison de disque ses choix mercantiles ? Toujours est-il que The Answer gagnerait à miser le paquet sur leur sensibilité blues-rock. Une pépite comme Cry Out (sur laquelle on croirait par moment qu'ils ont convaincu le fantôme de Janis Joplin de venir doubler la voix de Neeson) concentre une énergie et une sensibilité à fleur de peau qui semblent se conjuguer pour produire un titre tout en tripes et boyaux du meilleur effet. Et c'est quand la Les Paul de Paul Mahon se fait poisseuse que ses riffs sont les plus efficaces. La (bonne) idée serait donc de pomper les ancêtres (comme Page à son époque) plutôt que d'imiter Zoso… Bien sûr, certains seront tentés par une comparaison avec les Black Crowes, eux-mêmes (à peine) influencés par Tonton Jimmy. Et de reprocher à Cormac Neeson son émulation de Robert Plant. Deux mauvais procès. En fait, mises à part quelques « citations », le timbre du chanteur est bien plus proche de celui de Paul Rodgers (d'où l'évocation de The Firm en début de chronique). Et The Answer, groupe inspiré revendiquant fièrement son héritage tout en restant en phase avec le son de l'époque, s'apparente plus au Thunder de Luke Morley ( Why'd You Change Your Mind ) qu'aux corbeaux Robinson.

Les titres à retenir : Demon Eyes , On And On , Cry Out et Why'd You Change Your Mind .

En conclusion, « Everyday demons » n'est pas l'album du siècle mais The Answer probablement le groupe le plus prometteur que j'ai entendu ces dernières années. La solidité rythmique, la justesse d'interprétation et l'efficacité (bref l'alchimie toujours un peu inexplicable issue de la réunion de quatre instrumentistes autour de quelques accords) dégagées par cette formation « qui en a sous le pied » laissent présager un avenir radieux pour ses musiciens, pourvu qu'ils basent leurs prochains efforts sur le gros potentiel roots de leur hard british plutôt que sur les travers fast food d'un rock mainstream pour ados. Hey, « old and proud » les mecs, regardez AC/DC ! (pour lesquels ils ouvrent, d'ailleurs).

P.S. Rien de nouveau sous le soleil depuis Led Zep ? Ca fait plaisir d'entendre que des jeunes le savent ! Je sais, ce post-scriptum dégouline de mauvaise foi…

Le site : www.theanswer.ie

Bouteil Bout

 

 

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