THE BAKERTON GROUP El rojo
Weathermaker Music

« El rojo », « le rouge », c'est le titre que The Bakerton Group a décidé de donner à son nouvel album. Mais ce Bakerton Group, qu'est-ce au juste ? … eh bien le projet parallèle des membres de Clutch, le groupe stoner américain. En effet, ceux-ci s'étaient amusés à sortir un EP sous ce nom voici 9 ans de cela, avant de proposer en 2007 un vrai album du « Bakerton Group ». Les 4 membres au complet se sont investis dans ce projet, dont voici donc le second tome, qui démontre l'intérêt qu'ils y accordent.

The Bakerton Group est donc formé des mêmes membres que Clutch, et ce pour une musique différente bien que pleine de liens avec celle de la formation d'origine du quartet. Il s'agit de Stoner aussi, dans un sens, mais dans une conception toute différente du terme. En premier lieu, l'élément caractéristique de cette musique est qu'elle est entièrement instrumentale. En ceci déjà, on perçoit un objectif tout différent pour ces musiciens. Il s'agit de donner libre cours, sur des plages construites comme des jams, à des influences musicales certes présentes chez Clutch mais qui s'expriment ici pleinement. La musique est à la base très bluesy, rien d'étonnant, et les morceaux ont un aspect très Psyche (pas neuf non plus dans le stoner), mais se trouvent ici noyés sous des interventions instrumentales Jazzy aussi bien que Funky. Le résultat est plus proche au final de certains groupes des seventies que de la plupart des groupes Stoner actuels. On obtient en effet un Hard lourd mais très jazzy, et divers groupes comme Birth Control proposaient ça à cette époque. Instrumentalement parlant les compositions sont fortement basées sur la basse et la batterie (du fait du caractère très Jam de la musique), donc assurées par Dan Maines et Jean-Paul Gaster de Clutch, ce dernier révélant ici une certaine influence de Bonham. Quant aux guitares de Tim Sult et Neil Fallon (qui se contente donc ici d'un rôle de six-cordistes, à part quelques mots posés sur « Work ‘em »), elles se lâchent autour de cette base tout le long de l'album. Elles aussi à la base très évocatrices du travail de Jimmy Page, elles vont se promener entre les styles à la manière de ce que faisait Traffic par exemple, à savoir jouer sous diverses influences comme le Jazz injectées dans cette base incontestablement Rock. On a appelé ça de la fusion, le Stoner en est aussi l'héritier, mais ces termes n'ont aucun sens, divers artistes d'horizons différents s'y sont adonnés. On retrouve malgré tout dans ces guitares (il s'agit toujours des membres de Clutch quand même !) mêlés la lourdeur de Jeff Beck, le psychédélisme acide des Sixties, le feeling de Hendrix, la rythmique de Tony Iommi, le son ample de musiciens comme Paul Kossoff… A côté de tout cela sont présents des claviers assurés par Per Wiberg de Opeth, dans un esprit assez John Lord, mais donnant à certains titres (« Bill Progers Galaxy ») un côté plus Pink Floyd. On verra de plus un saxophone poser des parties totalement free sur « Bien clàsico » notamment. L'ensemble est pour finir teinté d'un esprit psyché donnant au tout un ton Hawkwindien. Mais malgré tout, ce qui ressort sans doute de plus fort est bien le côté de la chose le plus proche de Clutch, le côté le plus Southern Rock de l'ensemble, à savoir le côté Jazzy du Allman Brothers Band et lourd de Gov't Mule, et c'est bien pour ça que malgré l'originalité du projet, le lien avec Clutch reste clair.

En fait, on pourrait considérer que tout cela met en lumière des influences profondes du groupe bien que peu apparentes. Il est en tout cas certain que les musiciens ont enregistré cet album pour eux-mêmes avant tout… Ceux-ci vont d'ailleurs aller jusqu'à faire tourner leur propre « Bakerton Group » en première partie de Clutch ! En voilà qui vont se faire doublement plaisir tout au long de leur tournée.

Le site : http://www.thebakertongroup.com + http://www.myspace.com/thebakertongroup

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