T R A I L  O F  T E A R S  Bloodstained endurance
Napalm Records

Etrange destin que celui de Trail Of Tears, une évolution qui s'apparente à tout sauf à un long fleuve tranquille, le groupe porté à bout de bras depuis ses débuts par Tonny Thorsten, a l'art de réapparaître là où on ne l'attendait plus et de systématiquement décevoir quand on en attend monts et merveilles. Je me souviens avoir découvert T.O.T. via leur participation à la compil «Sometimes death is better» sortie chez Shiver ainsi que par la démo «When silence cries». La suite logique sous forme d'un premier album sur D.S.F.A. (le label de Within et d'Orphanage) laissait présager d'une voie royale pour celui qui était à l'époque considéré comme le plus beau fleuron de la vague gothique death Norvégienne (bien plus que Tristania, The Sins Of Thy Beloved et tout un tas d'autres apprentis gogoth à chanteuse en robe de mariée). Malheureusement, l'instabilité d'Helena Michaelsen (confirmée par son passage éclair au sein de l'ex Epica, Sahara Dust) allait plomber l'évolution du groupe qui mit de nombreuses années à s'en remettre. Fin 2006 et au retour d'une tournée particulièrement houleuse, Trail Of Tears était au bord de l'implosion et ne survivait que grâce à l'entêtement de Thorsten qui rappelait Cathrine Paulsen à la rescousse et s'entourait de quelques musiciens actifs dans l'underground Norvégien.

«Bloodstained endurance» est sans aucun doute le meilleur album de Trail Of Tears depuis «Disclosure in red». A l'instar d'un After Forever (dont la disparition officielle correspond au retour en grâce du combo Norvégien), Trail Of Tears se démarque de la daube gothico heavy metal que nous sert la plupart des groupes à hurleuse auto proclamée diva ou soprano. Le groupe accentue son côté brutal (tout est relatif on ne parle quand même pas de brutal death ici) et nous propose un heavy death metal plutôt agréable. Si on fait abstraction de la guimauve «A storm at will», ce nouvel album présente de fortes similitudes avec le «Decipher» d'After Forever, le même équilibre guitares / synthés, le même savant dosage entre vocaux gutturaux et vocaux féminins (avec une touche Floor Jansen qui renforce le côté After de la démarche).

«Bloodstained endurance» est donc un bon album d'une musique qui sait se montrer accrocheuse et plaisante sans jamais tomber dans la facilité ou le consensuel. Mieux qu'un retour, une véritable résurrection qui ravira les fans de la première heure.

Le site : http://www.trailoftears.no + http://www.myspace.com/trailoftearsmetal

Jordy