W I N T E R B O R N   Farewell to Saints
Massacre Records

« Farewell to Saints » est le deuxième opus de cette formation finlandaise créée en 2004. Bien plus qu'un simple enjeu de confirmation vis-à-vis du succès relatif du premier album, ce second disque a la lourde tache de prouver la légitimité du renouveau au sein de la formation. Car effectivement, entre les deux albums, les rôles de bassiste et batteur ont été ré-attribués suite à certains désaccords concernant l'orientation musicale du groupe. De plus, un autre objectif important pour Winterborn serait de parvenir à séduire son pays natal qui s'est montré totalement indifférent jusque-là, à l'inverse d'autres nations européennes et du Japon.

Pour cela, les finlandais misent sur des titres comme « Black rain », introduisant l'opus. Foncièrement orienté heavy, Winterborn plaît par ses riffs accrocheurs, une double très présente et surtout des passages instrumentaux très soignés permettant à l'auditeur de savourer quelques solis de guitare ou de clavier bien menés. Jouant sur les rythmes, « Farewell to Saints » est une alternance de morceaux relativement lents et d'autres bien plus soutenus et impulsifs. Ainsi, certaines compositions telles que « 7 deadly sins » ou « The winter war » vous feront comprendre votre attrait si particulier pour le heavy mélodique. Quelques ballades mélancoliques servent d'interludes à tout cela et s'appuie sur une guitare acoustique, voire un piano pour accentuer l'effet (« Overture 1939 », « Emptiness inside »). Comme citées précédemment, l'une des forces de cet album et à fortiori du groupe sont les multiples passages instrumentaux dédiés aux solis, sans pour autant se la jouer Dragonforce et axer l'intégralité de la performance au branlage de manche. Tout ceci est dosé raisonnablement et c'est tant mieux.

Malgré tous ces points positifs, l'album est loin d'être parfait. Le chant remarquable de Teemu Koskela est parfois surestimé, donnant des passages limites pour ce qui est de la justesse, notamment lorsqu'il s'agit de monter dans les aigus comme sur « Land of the free ». Le résultat est acceptable mais je n'ose imaginer ce que cela peut donner en live.

De plus, et c'est surtout ce point-ci qui s'avère gênant, Winterborn ne prend que très peu de risques pour ce qui est de la construction et l'interprétation des titres de « Farewell to Saints ». Les finlandais se contentent de structures similaires tout au long de l'album et ne donnent pas l'impression de chercher l'originalité et l'étonnant. Ils déroulent, ils assurent et ça leur suffit. Pas à nous !

« Farewell to Saints » est finalement un album qui s'apprécie à sa juste valeur. Il s'écoute agréablement, mais ne déchaînera certainement pas les foules.

Le site : www.winterborn.info + www.myspace.com/winterbornband

Xavier