Lugga Music

Tout jeune groupe, A. Lostfield s'est formé l'année dernière sous l'impulsion de Ash Lostfield (eh oui quelle originalité dans le choix du nom de son groupe, n'est-ce pas ?), entouré de deux musiciens de studio de Bogota, A. Lostfield étant effectivement originaire de Colombie... Autoproduit par le Monsieur, « Internal affairs » est donc aujourd'hui sa première livraison, entre album et mini-album (il tourne autours de 25 minutes).

Pas facile de cataloguer le projet... Aller on va utiliser l'adjectif « Progressif » encore, par facilité. Pourtant, la plupart des compositions sont Heavy à la base, voire Heavy traditionnel, comme « Dreaming about scars » et la plus mélodique « Forgotten story », qui ouvrent l'album. Celui-ci est assez bien pensé, nous faisant ensuite naviguer dans des eaux plus sombres avec « I still pretend » qui commence à brouiller les pistes avec sa rythmique plus lourde, sa batterie très présente, sa guitare un rien Grunge... et effectivement son côté progressif. Et plus on progressera (sans jeu de mot) plus on ira vers ce pôle, notamment avec « Hide your face », plus agressif, plus moderne aussi, mais rythmiquement indéniablement plus Prog que Heavy. L'instrumentation est reine, et évidement impeccable (n'oublions pas que Monsieur Ash a fait appel à des zikos de profession). Elles font souvent le morceau, en fait (je pense en particulier à « I still pretend », et évidement à l'instumental « Internal » aux splendides lignes basse/guitare, un sommet de l'album). D'autant plus que le chant est tout sauf appréciable : je ne sais pas qui s'en charge (je crois qu'ils le partagent) mais il est imprécis, impuissant et dessert tous les titres sans exception... Tant qu'à s'entourer d'une telle équipe, pourquoi ne pas faire appel à un professionnel pour le chant aussi ? Passons... Mais cela gâche même les meilleurs moments, comme cette originalité qui conclut l'album, « Just the things you know », construite sur un rythme de Bossa, vraiment réussie, mais aux lignes vocales franchement à côté.

Ce ne sera pas le seul défaut de ce disque malheureusement. Il y a avant tout comme une incohérence dans la vision de notre Ash : certaines compos font trop bricolage, trop fouillis, « Marks from the past » par exemple, où le riff est génial (voire le meilleur du disque), le chant plus agressif, le solo enfin présent... mais tout est ruiné par sa construction vraiment pas au point. Ce n'est qu'un exemple mais ce disque est vraiment désorganisé, malgré son track-listing bien pensé, malgré sa relative homogénéité et son dosage Heavy/Prog... C'est au niveau de la composition que ça pèche, même celle des lignes instrumentales, dur de comprendre où nous allons. Au final, ça sonne un peu creux, décousu. Certaines parties sont réussies, mais ne sauvent pas l'ensemble, donc dur de se laisser emballer par ce disque. Dommage, c'était une initiative vraiment personnelle, et ça se ressentait. Malgré son originalité, il lui manque quelque chose, peut-être de l'expérience, ou un vrai groupe ? Ash s'est peut-être montré trop ambitieux et/ou hâtif pour un premier essai. Ou alors il a un nom de famille subliminal je ne sais pas :-(

Le site : www.myspace.com/alostfield

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