Metalville

Astral Doors est le petit combo qui monte, qui monte... Sextette Power suédois sans prétention à la base, il a aligné 3 albums depuis 2002 et des tournées en première partie de Blind Guardian ou Grave Digger puis même en tête d'affiche. On peut dire que les choses leur sourient. Pour ce troisième opus, intitulé « Requiem of time » et qui se veut un retour à du Heavy plus traditionnel, on note un changement de bassiste ainsi que le passage derrière les manettes du guitariste Martin Haglund, qui s'est dernièrement mis à travailler comme ingé-son, en lieu et place de Peter Tätgren, producteur de Pain ou Hypocrisy qui s'était jusqu'alors toujours occupé du son du groupe. Entrecoupé par une tournée Scandinave en automne, voici l'album achevé et la tendance confirmée : plus Heavy, plus traditionnel, c'est un pas en arrière par rapport à leur précédente livraison.

Pas en arrière, ceci-dit, ne signifie pas régression, tant le Heavy de Astral Doors est authentique et de qualité, alors que leur tendance au Power moderne offrait des perspectives bien plus pauvres. Le trademark de ce groupe, c'est sans doute leur voix, Patrick Johansson, que vous avez déjà pu apprécier au sein de Wuthering Heights, Lion's Share ou Space Odyssey, et dont le chant doit tout à Dio, ne serait-ce cette attaque allemande (que vous apprécierez sur « Testament of Rock »), pouvant aller jusqu'à rappeler Metal Church (« When darkness comes »)... mais sinon, l'intonation, les modulations, l'emphase... tout y est! Sur « Metal DJ » ou « Fire and flame » on n'est pas loin de l'hommage. Dio, par l'intermédiaire de Rainbow cette fois-ci, est aussi présent musicalement, car le Heavy de Astral Doors est bien proche de ses racines Hard (c.f. « Call of the wild »). Mais pour l'essentiel, c'est du Heavy : rythmes guerriers (« Power and the glory », un peu Running Wild), cavalcades Maideniennes (« So many days so many nights »), hymnes (« Anthem of the dark », à la Helloween), morceaux lourds (« When darkness comes », « St. Peter's cross », plus épique), Speeds (« Rainbow warrior »)... du trad' de chez trad' (avec un «  Greenfield of life » tellement Hard/Glam qu'il dénote). Les influences sont évidentes, le texte de « Metal DJ » s'amuse à leur rendre hommage : Black Sabbath, Uriah Heep, Saxon, Iron Maiden, Deep Purple, Rainbow, Led Zeppelin, Montrose... le pedigree est impeccable, avouez. Et le résultat, à défaut d'être original, est franchement authentique. J'entends par là que lorsque vous écoutez « Requiem of time » vous pensez à Judas Priest, voilà. Seule ombre au tableau : des claviers qu'ils ont dû aller voler à Luca Turilli, et qui barbouillent « Rainbow warrior », « Fire and flame », «  Greenfield of life » et « The healer » de sonorités pseudo-modernes... quelle idée! Sinon, l'instrumentation est impeccable, et nous offre de beaux moments sur le mid-tempo « Blood river ». La guitare soliste, tout en retenue, attend des morceaux s'y prêtant comme « St. Peter's cross » pour déverser sa maîtrise. Bref, professionnel.

Au final, on a un disque aux objectifs clairement limités mais parfaitement atteints, ce que je considère l'alternative idéale à l'absence d'envie d'innover. Je ne peux donc pas jeter la pierre , ni même me plaindre. Astral Doors n'est pas un groupe à inscrire dans l'histoire mais n'en reste pas moins à saluer de par sa qualité. Et qualité il y a, faites-leur confiance. A apprécier !

Le site :  www.astraldoors.com + www.myspace.com/astraldoors

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