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ATROCITY
" After the storm "

ATROCITY After The Storm

Napalm Records

Bravo les enfants! Petit retour sur la décennie passée pour les allemands, et je poursuis mes congratulations : les nineties s'achèvent bien tristement pour Atrocity, entre leurs albums de reprises douteuses et autres fautes de goût, et l'on est presque soulagés de les voir partir fonder Leave's Eyes avec (pour?) la femme d'Alexander Krull, Liv Kristine. Retour en forme pour « Atlantis » avec Liv dans leurs rangs puis, pour leur onzième album (ca ne nous rajeunit pas, et eux encore moins), changement de batteur (avec Seven Antonopoulos), bassiste, et même guitariste puisque Mathias Röderen quitte le navire... Mais surtout, on troque madame contre sœurette puisque Alexander enregistre intégralement « After The Storm » avec sa cadette Yasmin. Le groupe présente cette nouvelle livraison comme une continuation de « Calling The Rain », leur enregistrement acoustique de 1995 (sur lequel, il est vrai, Yasmin apparaissait), mais c'est en fait un nouveau genre auquel le groupe s'essaie ici, celui du mal-nommé Folk-Metal.

Ces titres sont en effet essentiellement Folk dans leurs sonorités, leurs thèmes, et leur esprit. Instruments à cordes et vent traditionnels forment la base de nombreux morceaux, voire assurent entièrement leur rythmique (comme pour « As the sun kissed the sky »), l'électricité étant bannie de la majorité des morceaux. Lorsqu'elle est là (pour « Black mountain », « Transilvania »...), les racines de Atrocity réapparaissent assez clairement (trop?). Sinon, on s'en éloigne autant que possible. Les compositions ne sont pas renversantes mais il faut reconnaître que l'ambiance est là. Surtout, Yasmin est un réel atout pour le groupe : son chant est franchement exceptionnel (et ce n'est pas un amateur de chanteuses qui parle...) de force, de clarté, de professionnalisme... en fait il n'y manque rien. Très très orienté celtique, il semble accentuer volontairement les points communs de cette musique avec le monde oriental, à moins que ca ne soit une fausse impression? L'instrumentation du morceau-titre a bien l'air de souligner ce côté pourtant... On trouve même une référence directe à l'Orient avec « The flight of Abbas Ibn Firnas » (Berbère d'Andalousie occupée ayant consacré la fin de sa vie à la recherche d'un moyen de voler – et l'ayant brièvement atteint), pour le coup plus espagnole de par ses arrangements guitaristiques, morceau instrumental assez expressif (malgré sa guitare désaccordée!). Les autres titres sont tous dans la veine folk, soit laissés à Yasmin (souvent doublée en aigu) soit partagés (malheureusement!) avec un Alex clair ou growlant. L'album est de plus introduit et quitté sur deux plages instrumentales extrêmement orchestrées introduisant une ambiance BOF assez réussie et mettant en valeur la production réellement splendide de la galette (jusqu'aux pièces les plus calmes, vibrantes de groove, le son est formidable). Les pièces Metal, donc, sont assez classiques (voire Heavy/Power), et les pièces Folk simples, courtes, à l'instrumentation assez léchée mais classique également. Cependant, cet essai du groupe est entièrement transformé, grâce à cette ambiance, cette atmosphère créée à chaque morceau dès les premières notes, ce mariage souvent réussi de tous les éléments sans exception (« As the sun kissed the sky »), et cette voix vraiment exceptionnelle, bien-sûr, qui sait rester saisissante jusque sur les plus lourdes mollesses de l'album (« Goddess of future and sorrow » et « The otherworld »).

Voilà pourquoi je leur crie mes félicitations. Cet album est « habité ». Pas exceptionnellement écrit ni conçu, mais habité par une vraie ambiance et interprétation. Atrocity tourne en rond depuis une décennie, avait presque disparu, s'était fait renié par toute une frange de son public (que l'on comprend), et, surtout, était à sec : après s'être éloignés de leurs racines extrêmes dans la logique d'autres groupes Death/Goth (Anathema, Amorphis), ils n'avaient pas trouvé la fibre correspondante chez eux pour leur offrir la crédibilité nécessaire dans un nouveau style. Du coup, je pense que les deux « Werk 80 » ou autres semi-albums étaient assez éloquent : Atrocity ne savait plus où aller. Là, que l'on approuve ou pas leur choix stylistique, force est de reconnaître qu'une corde a été mise en vibration. Elle vibre tout du long de « After The Storm » (je me répète : bravo!), et l'on aimerait la voir vibrer à nouveau. Intégrez Yasmin s'il le faut mais, please, poursuivez dans cette voie! Assez de Disco Metal ou autres... atrocités (désolé j'ai pô pu m'empêcher).

Le site : www.atrocity.de  + myspace.com/atrocitypage

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