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BLING GUARDIAN
" At the edge of time "

BLIND GUARDIAN At The Edge Of Time

Nuclear Blast Records

Le monde du Power est en émoi, voici enfin le nouveau Blind Guardian! En fait, au lieu de faire du cynisme je devrais plutôt considérer ce nouveau cru du quatuor teuton comme un évènement susceptible d'intéresser toute la sphère Metal , tant l'ambition dont fait preuve Blind Guardian depuis « A night at the opera » est sans équivalent au sein du genre. Suivi en 2006 par « A twist in the myth » à l'occasion duquel le batteur Frederik Ehmke rejoint les rangs, c'est dont après une nouvelle attente non négligeable que paraît enfin le 10e album du groupe, intitulé « At the edge of time ». Après ces 2 derniers opus, c'est assez logiquement à mon goût que le groupe a tenté de concilier les visées démesurées de leurs albums les plus orchestraux avec la tradition Speed fort enracinée de leurs premiers albums. « Plus de vingt années de Blind Guardian sont combinées dans un CD » dit le 6-cordiste Marcus Siepen de « At the edge of time », et je ne lui donne pas tord. « Ce sera notre album le plus explosif et épique » surenchérit Hansi Kürsch, et là c'est contestable... Lançons donc la lecture de l'objet.

L'album s'ouvre avec « Sacred worlds », qui force le respect. Après une intro symphonique très BOF, l'orchestration se mue en une sorte de bande-son rythmique façon Michael Kamen où des guitares viennent de fondre admirablement bien et soutenir à leur tour une mélodie certes légère mais taillée sur mesure, derrière laquelle l'orchestre finit par se transformer en réel instrument d'accompagnement supplémentaire. Le refrain en fait encore plus dans le mélodique, supporté par la voix plus fluide qu'à l'accoutumée mais peut-être moins puissante aussi de Hansi, et la composition se poursuit sur une structure complexe comme nous y a habitué le groupe, quoi qu'ici constituée de mélodies toujours simples et de rythmes plus linéaires. « Wheel of time », qui, elle, conclut le disque, voit ressurgir cet orchestre à grands renforts de cuivres dans un ton encore plus épique pour, de nouveau, des mélodies de toute beauté et des refrains richement arrangés. Donc : Power, mais XXL. On voit aussi grand que pour les précédents opus, mais en plus traditionnel. En s'en tenant à ces 2 morceaux on pourrait donner raison à l'assertion de Kürsch, mais le reste de l'album préfère jouer la carte de la diversité. Des morceaux comme « Road of no release » sont tout aussi ambitieux mais dans un genre moins spectaculaire, avec ici une ligne de piano qui lancera le morceau puis viendra soutenir ses parties instrumentales de fort belle manière tout aussi efficacement que l'orchestre précédent! Avec « Curse my name » nous voyons ressurgir l'obsession de Blind Guardian pour la Fantasy, avec une mélodie médiévale tout de même bien arrangée (mention particulière aux percussions) et soutenue par des chœurs assez bien vus. « Control the divine » vient offrir des parties plus lourdes tout autant que quelque notes acoustiques, pour un morceau reposant sur des lignes de guitares doublées tout du long, et « War of the thrones » vient enfoncer le clou de la mélodie (plutôt Folk) pour proposer des arrangements extrêmement alternatifs dépassant franchement le cadre du Metal (plutôt Pop Rock). Ces deux morceaux font suite à « Valkyries » que je présenterais comme la quintessence de ce disque : très mélodique aussi mais indubitablement Blind Guardian, elle présente les changements rythmiques et rythmes Prog propres au groupe mais simplifiés, pour un résultat fluide et efficace entièrement redevable à cet équilibre parfait. Les harmonies vocales sont superbement travaillées, le son est parfait et fait ressortir d'un bout à l'autre la ligne de guitare en lui offrant un créneau dans les aigus. Seul reproche, l'évocation persistante de vieilles compos du groupe qui reviennent en tête. J'ai parlé de quintessence car vous avez ici les plus importantes constantes du disque, qui se caractérise par des compositions finalement traditionnelles, arrangées avec science mêlant orchestrations ambitieuses et parties simples. Au niveau du disque, on va d'ailleurs voir ces morceaux-ci complétés par « Tanelorn », « Ride into obsession » et « A voice in the dark », tous trois bâtis sur des rythmiques Speed et soutenus par des arrangements franchement Heavy classique, à base de riffs agressifs à l'allemande (harmonisé pour « Tanelorn », plus Thrash sur « A voice in the dark ») et refrains tout en chœurs (extrêmement présents sur « Ride into obsession », pièce éminemment vocale où Hansi se donne particulièrement). Ces compos, combinant les éléments typiques du groupe que sont les refrains (fussent-ils peu efficaces comme celui de « Tanelorn » bien trop répétitif), les breaks rythmiques etc... s'inscrivent clairement dans la tradition des premiers albums du combo et vont jusqu'à pousser la démarcation par rapport à l'ambition dont il a fait preuve par la suite en s'affublant de parties instrumentales plus courtes et simples que de raison et d'éléments dénotants comme – une nouveauté – des sonorités Hard Rock (quelques rythmiques de « Road of no release » ainsi que le son de certains solos).

Au final, on a sans doute l'album le plus diversifié de Blind Guardian. On a effectivement aussi le plus équilibré, car rien de bien neuf ne pointe son nez, c'est juste un balayage de tous les chemins différents qu'ils ont pu emprunter. Un excellent pendant à « A night at the opera », qui allège son aspect explosif en conservant son ambition, et un excellent album de conciliation, excellent autant dans le concept (ce sens de l'équilibre) que la qualité (même la seconde partie du disque où vous pourriez sentir retomber la pression le temps de « Control the divine » et « War of the thrones » ne contient pas un morceau faible, mais pas un seul). Reste qu'il s'agit plus d'une conclusion d'un chapitre du parcours de Blind Guardian que l'ouverture d'un nouvel horizon, et, au final, à peine l'écoute achevée on se met à envisager le futur de leur évolution musicale, de façon absolument incertaine quant à sa direction mais certainement pas leurs capacités dont ils ont fait plus que preuve.

Le site :  www.blind-guardian.fr + www.myspace.com/blindguardian

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