Jive Records

Troisième opus du groupe gallois, « Fever » était attendu de pied ferme par les fans de metalcore en général, et de BFMV en particulier. Après le succès remarquable de « The Poison » et la plus relative réussite de « Scream Aim Fire », « Fever » s’affiche comme un tournant dans la discographie des gallois. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’à l’heure où le metalcore semble avoir trouvé ses limites dans le temps et dans le style, les BFMV ont forcément pris conscience du risque que leur musique s’essouffle un tantinet dans ce contexte un peu mitigé, et leurs résultats régressant entre leurs deux premiers albums ne sont pas là pour contredire cette idée. Certains attendent donc un renouveau plus ou moins significatif dans la façon de jouer des gallois, histoire de réveiller à nouveau l’euphorie que « The Poison » avait provoquée pour nombre de fans. L’arrivée à de Don Gilmore à la production (Linkin Park, Good Charlotte) n’est certainement pas étrangère à cette idée de possible renouveau…

Pourtant, difficile à la première écoute de se convaincre d’une réelle volonté de changement. BFMV introduit le disque par « Your Betrayal », titre bourré d’énergie et typique de ce que les gallois nous ont toujours proposé. Il n’en reste pas moins efficace, mais ne recèle rien d’extraordinairement original. Pour couper court à toute tergiversation, aucun titre de « Fever » ne possède quelque originalité qui soit.
Alors certes, on ajoute par-ci par-là quelques petits éléments supplémentaires, un piano à la place des six cordes saturées dans une version acoustique, et une ambiance globale un poil moins violente qu’à l’accoutumée.
Malgré tout, on ressent une certaine volonté, un effort, pour conserver à la fois cette musique qui les a hissés en haut de l’affiche il y a 5 ans tout en cherchant à apporter ou retirer certaines petites caractéristiques du metalcore façon BFMV.
Ainsi, beaucoup moins de chant hurlé, beaucoup plus de chœurs, moins de soli effrénés, un peu plus de ballades et autres titres à midinettes pseudo-émo (« A Place Where you Belong », « Bittersweet Memories »). Les gallois veulent proposer un compromis entre un certain renouveau et la conservation de la musique qui a fait leur gloire.
Malgré ces efforts notables, il est indéniable - dans leur façon de composer et d’interpréter - que ce style leur colle à la peau et qu’il est très difficile pour eux de proposer autre chose. Chassez le naturel, il revient au galop !
Mais trêves de reproches, les BFMV semblent nettement assumer et aimer la musique qu’ils produisent, et nous le font partager. « The Last Fight », « Pleasure And Pain » ou encore « Breaking Out, Breaking Down » sont là pour nous rappeler que les gallois savent envoyer la purée et séduisent par leur son esthétique et teinté d’une violence grisante tout en restant relativement modérée.

Hors de question de jeter la première pierre sur Bullet For My Valentine. Les gallois s’assument, se font plaisir dans un registre qui leur convient parfaitement, et ne suivent pas bêtement les exigences de la mode ou des vagues musicales. « Fever » s’avère être un bon opus, à écouter avec plaisir sans chercher la petite bête, que de toute façon vous ne trouverez pas.

Le site : www.myspace.com/bulletformyvalentine

Xavier